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Restauration : la mention fait maison ne verra pas le jour







20 Mars 2024

Les consommateurs demandent de plus en plus de transparence, mais un domaine en manque cruellement : celui de la restauration. Le gouvernement avait donc proposé une initiative : rendre obligatoire la mention "non fait maison" sur les menus des restaurants. Portée par le groupe Renaissance, cette mention aurait permis de distinguer clairement les plats préparés sur place de ceux pré-fabriqués.


Plus de transparence dans la restauration

L'objectif de cette proposition de loi était simple : assurer aux clients une parfaite visibilité sur la nature des plats qui leur sont servis. Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, avait souligné la demande des consommateurs pour plus de transparence en octobre 2023.

Le projet n’a toutefois pas fait l’unanimité, et ce dès sa présentation. Les syndicats du secteur de la restauration étaient particulièrement opposés à cette idée. Selon eux, elle aurait pu mettre en péril certains professionnels, alors que les effets de la crise sanitaire et de l’inflation pèsent toujours sur le secteur de la restauration, délaissé sur fond de budget serré des ménages.

Le projet de loi retiré, mais...

Finalement, le 19 mars 2024, la proposition a été retirée suite aux réactions mitigées du secteur. Les syndicats professionnels de l'hôtellerie-restauration, notamment le GHR et l'Umih ont plutôt plaidé pour un « système d'affichage spécifique, obligatoire et harmonisé » qui permettrait de distinguer sans stigmatiser les plats faits maison des autres. Le cabinet de la ministre assure que cette dernière a « pris acte » de la décision du retrait du texte. Elle reste disponible pour retravailler la mesure avec les concernés.

Mais rien n’est joué. Richard Ramos, parlementaire du MoDem et fervent défenseur de l'alimentation de qualité, a vivement regretté ce retrait, attribuant une victoire aux lobbyistes et soulignant la pression des industriels du secteur. Invité de TF1 le 20 mars 2024, il a annoncé son intention de redéposer le texte qui pourrait donc être bel-et-bien débattu à l’Assemblée nationale.