Après plusieurs reports successifs, le redémarrage de l’EPR de Flamanville 3 est intervenu plus tôt que prévu. Reconnecté au réseau électrique national par EDF le 19 avril 2025, le réacteur entre désormais dans une nouvelle phase de tests, prélude à sa montée en puissance complète.
Deux jours d’avance sur un énième report
L’EPR de Flamanville 3, situé dans la Manche, a été reconnecté au réseau électrique national le samedi 19 avril 2025 à 20h30, soit deux jours avant la date prévue, initialement fixée au lundi 21 avril, après plusieurs reports successifs. EDF a confirmé cette reconnexion, précisant que le réacteur a injecté 90 mégawatts dans le réseau — un niveau très inférieur à sa puissance nominale de 1.620 mégawatts.
Pourquoi une puissance aussi faible ? Cette reprise marque le redémarrage progressif du réacteur, dont le processus de mise en service avait été interrompu le 15 février pour permettre des opérations de maintenance. Les travaux ont porté notamment sur le circuit de refroidissement d’urgence et le turbo alternateur, deux éléments essentiels à la stabilité du système. Cette reconnexion s’inscrit dans la dernière phase d’essais, engagée après le premier couplage au réseau, effectué le 21 décembre 2024.
Une montée en puissance progressive sous surveillance réglementaire
EDF prévoit une montée en charge étalée sur plusieurs semaines, structurée par une série de paliers techniques progressifs. La production d’électricité sera augmentée par étapes — 20 %, 60 %, puis 80 % — jusqu’à atteindre la pleine capacité au cours de l’été 2025. Ce protocole s’accompagne de plus de 1.500 tests de sûreté à valider pour EDF, portant sur le comportement des équipements et la conformité aux standards exigés par l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR).
Si EDF souligne que cette montée en puissance fait partie du fonctionnement habituel d’un réacteur neuf, le chantier de l’EPR reste marqué par un historique complexe. Lancé en 2004, il a cumulé douze ans de retard et vu son coût final atteindre 23,7 milliards d’euros, soit sept fois le budget initialement prévu. Le redémarrage actuel constitue donc une étape symbolique autant que technique, attendue de longue date dans le contexte de relance du nucléaire français.








