Lundi 6 octobre 2025, Sébastien Lecornu a présenté sa démission au président Emmanuel Macron. Selon le communiqué diffusé par Info.gouv.fr, le chef du gouvernement a remis la démission de son équipe à 10 h 30, après seulement vingt-quatre heures d’exercice. Le président a immédiatement accepté cette décision, mettant fin à un épisode politique express dans l’histoire récente de la France.
Sébastien Lecornu : une démission rapide et assumée
La démission de Sébastien Lecornu a surpris par sa rapidité. Quelques heures seulement après avoir annoncé la composition de son gouvernement, le Premier ministre a décidé de se retirer. Dans son communiqué officiel, le Service d’information du gouvernement précise : « Sébastien Lecornu a présenté au président de la République la démission de son gouvernement. Le président Emmanuel Macron l’a acceptée. »
Selon BFMTV, cette démission aurait été préparée dès la veille, face à l’impossibilité d’obtenir une majorité claire à l’Assemblée nationale. La chaîne évoque des « désaccords persistants » sur la répartition des portefeuilles et la ligne économique à suivre. Une source proche de Matignon citée par le média ajoute : « Le Premier ministre ne voulait pas gouverner dans le vide politique ». La majorité présidentielle ne disposait plus que de 242 députés sur 577, soit 42 % des sièges de l’Assemblée nationale, selon le décompte publié par France Info le 6 octobre 2025
La démission intervient dans un climat de défiance : les Républicains, pourtant alliés du chef du gouvernement puisque Bruno Retailleau était reconduit à son ministère de l’Intérieur, avaient convoqué une réunion d’urgence dès le matin pour discuter de leur maintien au sein de la coalition.
Les raisons profondes de la démission
Officiellement, la démission de Sébastien Lecornu est liée à un « désaccord de fond sur la méthode et la temporalité » avec Emmanuel Macron. D’après l’Élysée, le président « a pris acte de la démission du Premier ministre » et « le remercie pour le travail accompli »
Cependant, plusieurs médias français et étrangers convergent sur trois explications principales.
Premièrement, l’incapacité du nouveau gouvernement à former une majorité stable avant la déclaration de politique générale. Deuxièmement, une tension personnelle avec le président sur la composition du cabinet. Le Dauphiné libéré rapporte qu’Emmanuel Macron aurait souhaité maintenir davantage de ministres du gouvernement Bayrou, alors que Lecornu plaidait pour un équilibre plus large entre sensibilités politiques. Enfin, troisièmement, le contexte économique. Selon Reuters, le Premier ministre « s’opposait à l’idée d’un gel budgétaire immédiat de 6 milliards d’euros », mesure soutenue par l’Élysée pour contenir le déficit public.
Après la démission : le retour de l’incertitude
À la suite de cette démission, Emmanuel Macron a chargé son directeur de cabinet de mener des consultations express pour désigner un successeur et « demandé aux membres du gouvernement sortant d’assurer le traitement des affaires courantes jusqu’à la nomination du prochain Premier ministre ».
Le gouvernement Lecornu, à peine installé, avait prévu de tenir son premier Conseil des ministres le jour même à 16 h, une réunion finalement annulée. Les passations de portefeuilles, notamment à la Défense et à l’Économie, se dérouleront malgré tout « dans la sérénité », a indiqué un proche collaborateur du Premier ministre sortant au Dauphiné libéré.








