Aimer détester Twitter






5 Février 2016

Insultes, menaces... Twitter deviendrait-il une zone de non-droit ? Peut-être, mais s'en passer se révèle parfois encore plus compliqué pour ses utilisateurs.


Pure ambivalence. De plus en plus de personnalités se dressent contre le site de micro-blogging Twitter, et ses abus, notamment les insultes qui y sont postées. À la fois, l'ambiguïté est bien là : si ces célébrités fustigent Twitter, elles ont également du mal à  s’en détacher. Pour autant, sans parler des affaires récentes portées devant la justice, le réseau social reste un endroit où les dérapages sont de plus en plus fréquents. Ils touchent des sujets sensibles comme l’homophobie, le racisme, l’apologie du terrorisme, mais sont aussi le fait de simple « injure gratuite », rappelle le site de 20minutes.fr.

Ces dernières années, les  sorties de route ont augmenté sur Twitter. Quasiment au même rythme, que le réseau social a gagné en audience. Aujourd’hui, le site de micro-blogging rassemble une communauté de plus de 6 millions d’utilisateurs actifs, soit une progression de 56% depuis 2013, ce qui est énorme. Malheureusement, il sert aussi de support à des internautes désireux de se lâcher. « Certains pensent qu’on peut tout se permettre derrière l’anonymat d’un pseudonyme », déclare l’avocate Caroline Mécary. Pourtant, continue t-elle, « les règles de droit sont les mêmes sur Twitter ou dans la rue. » Une réalité qui n’est donc pas évidente pour tous.

Devant les abus, le site de micro-blogging a pourtant « amélioré sa politique de lutte contre les messages déplacés », dixit 20minutes.fr. La justice quant à elle, est de plus en plus souvent saisie. Mais le sujet se trouverait presque ailleurs. À l’instar du chanteur Christophe Willem ou du philosophe Michel Onfray, des personnalités se rebiffent. À la fin de l’année dernière, elles ont en effet déclaré fermer leurs comptes Twitter, « pour faire cesser les insultes. » Bien.
 
Dans les faits, c’est beaucoup plus compliqué. Finalement, aucun des deux intéressés n’a réellement mis en œuvre cette décision radicale. Et un spécialiste de la communication d’expliquer : « Twitter n’est pas le problème. C’est leur célébrité qui est à l’origine de leurs soucis (…) Ils ont bien compris que se passer de cet outil de promotion serait finalement une erreur. » Toute l’ambivalence est là : détester Twitter mais détester s’en passer. D'autant, rappelle 20minutes.fr, « que se plaindre de ses effets pervers est aussi souvent un moyen de faire parler de soi. » Qui aime bien châtie bien en somme, et vice versa ?