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Amazon licencie deux gilets jaunes qui veulent bloquer leur usine



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




14 Janvier 2019

Deux salariés d’Amazon France viennent d’être mis à la porte après avoir appelé sur Facebook à bloquer leur lieu de travail. La compagnie a assuré qu’elle n’espionnait pas ses salariés et que les propos avaient été tenus en mode « public ».


Creative Commons - Pixabay
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Licenciés par Amazon à cause de leur prise de position gilet jaune. Voilà ce que de nombreux soutiens du mouvement retiennent du cas des deux salariés de l’usine Amazon de Lawin-Planque dans le Nord. Exclus pour faute grave, ils avaient appelé à bloquer leur lieu de travail sur Facebook. L’anecdote devient un symbole surtout parce que Amazon est régulièrement montré du doigt pour ses pratiques d’optimisation fiscale et les effets de ses activités sur les petites et moyennes entreprises françaises.

« Alors que des opérations de blocage de camions étaient organisées par des gilets jaunes 23 novembre, les deux employés d'Amazon avaient appelé sur leur profil Facebook personnel à bloquer l'usine, "en renfort". L'un d'eux avait reçu sa lettre de licenciement pour "faute grave" le 27 décembre dernier. "Le fait que vous appeliez publiquement aux blocages des entrepôts de votre entreprise, en votre nom, va non seulement à l’encontre de votre obligation de loyauté mais démontre explicitement votre envie manifeste de dénigrer et de porter préjudice à l’entreprise", écrivait Amazon » raconte Le Dauphine Libéré sur son site.

« Oui j’ai mis ça sur Facebook, mais de là à être licencié. C’est pas une faute grave, ça… Soit il y a eu un mouchard, soit on est pisté sur les réseaux. Si on peut plus s’exprimer, ça devient grave » a expliqué l’un des deux salariés au quotidien local La Voix du Nord. Pour autant, la question de l’espionnage des données n’est pas évidente puisque les propos en question ont été écrits sur un profil Facebook en mode public, et donc visible par tous. « De son côté, la direction nie épier les salariés. Elle explique que "chacun de nos salariés est libre de participer ou d’exprimer son soutien à un mouvement, quel qu’il soit, à la condition de ne pas enfreindre la loi ni les termes de leurs obligations contractuelles" » conclue Le Dauphiné.