Augmentation du Smic : de nombreuses entreprises incapables d’augmenter les salaires






29 Avril 2022

Pour aider les travailleurs les plus précaires face à la hausse des prix à la consommation, le salaire minimum de croissance va augmenter de 2,65% au 1er mai 2022.


Des salaires sous le salaire minimum

Depuis le 1er janvier 2022 et la dernière revalorisation du Smic, 62 branches professionnelles faisaient commencer leur grille salariale en dessous du salaire minimum de croissance. Avec la revalorisation du Smic de 2,65% le 1er mai, ce seront 146 branches de plus 5.000 salariés, soit 85% d’entre elles, qui débuteront en dessous du Smic. Les métiers avec le plus de salariés ayant un bas niveau de qualification sont les plus concernés. 

Face à l’augmentation de l’inflation, les salariés aimeraient pouvoir avancer les discussions sur les revalorisations salariales.  « Les salariés ont tous fait des efforts pendant la crise, ils demandent un juste retour », explique Stéphane Destugues, le secrétaire général de la fédération Métallurgie CFDT aux Echos. « Si l'inflation continue sa progression, il pourrait y avoir des demandes d'ouverture anticipée de négociations ou de deuxième salve », ajoute-t-il.

Tension sur les entreprises

Dans une interview donnée au Parisien, François Asselin, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), juge que la revalorisation du Smic encourage les salariés à demander des augmentations de salaire. Pour lui, il y a « une forme de pression sur les salaires mais le climat social est encore très constructif. Et de nombreuses entreprises n'attendent pas les négociations sociales de branche ou la hausse du smic pour augmenter les gens qui ont les compétences recherchées ». 

« Le principe de réalité, c'est qu'on ne peut distribuer que ce qu'on gagne. On peut toujours avoir plus de salaire ou plus de prestations sociales. Mais est-ce qu'on a l'argent pour le faire ? (...) L'entreprise ne peut distribuer que ce qu'elle gagne », explique le président de la CPME. Selon lui, les entreprises font ce qu’elles peuvent pour revaloriser les salaires de leurs salariés mais le contexte est compliqué pour elles. Une enquête menée auprès de 1.500 entrepreneurs déclare que 86% d’entre elles ne peuvent pas répercuter sur leur prix de vente les hausses qu’ils subissent.