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Avoir une fille ou un garçon c’est du pur hasard







19 Février 2020

On l’enseigne en biologie au collège et, surtout, au lycée : les chances d’avoir une fille ou un garçon sont totalement aléatoires, sachant que seuls les chromosomes sexuels présents dans le spermatozoïde lors de la fécondation définissent le futur sexe biologique de l’enfant. Mais voilà : une théorie avait la vie dure et prétendait qu’il y avait un héritage familial qui influençait le sexe du bébé.


La théorie de Fisher

Dans les années 1930, R. A. Fisher a publié une théorie qui, encore aujourd’hui, influence inconsciemment les hommes. Elle prétend qu’il y a, dans la nature, un principe d’égalité qui dit que le ratio hommes/femmes tend vers 1. Ainsi, selon Fisher, dans une population à majorité féminine, les chances d’avoir un enfant de sexe masculin sont supérieures, et vice-versa.

C’est ainsi qu’en extrapolant, il est devenu commun d’attribuer une sorte d’héritage génétique aux familles qui expliquerait pourquoi, dans certaines lignées, le nombre de personnes d’un sexe est largement supérieur à celui de l’autre sexe. Il était donc « normal », par exemple, que dans une famille où la génération N-2 avait eu plus de filles que de garçons, les naissances de la génération N-1 suivent la même logique.

Une étude sur toute la population suédoise

Pour comprendre si cette théorie était fondée, une équipe de cinq chercheurs a analysé l’ensemble des naissances en Suède entre 1932 et aujourd’hui, soit 4,7 millions de naissances sur deux générations. Leur découverte est simple et confirme ce qu’on supposait : les chances d’avoir un garçon ou une fille sont totalement aléatoires.

Les résultats de la recherche, publiés le 19 février 2020 dans la revue Proceedings of the Royal Society B : Biological Sciences, estiment à zéro la possibilité que le sexe d’un enfant soit déterminé par un quelconque héritage génétique.