NLTO
/ Magazine d'actualité politique, économique et internationale /




CAC 40 : le salaire des PDG déconnecté de celui des employés







30 Avril 2024

Alors que le pouvoir d'achat des Français continue de s'éroder, le rapport "Cash 40 : trop de millions pour quelques hommes" publié par Oxfam France met en lumière des écarts de rémunération de plus en plus marqués au sein des entreprises du CAC 40.


L'escalade des rémunérations des PDG du CAC 40

En 2022, les PDG du CAC 40 ont gagné en moyenne 130 fois plus que leurs employés, marquant une hausse de 17% par rapport à 2019. La rémunération moyenne de ces dirigeants a grimpé de 27% en trois ans, atteignant 6,66 millions d'euros, tandis que le salaire moyen n'a augmenté que de 9%. Cette disparité est encore plus frappante chez certains dirigeants :
  •     Daniel Julien de Teleperformance a touché 19,7 millions d’euros, soit 1453 fois le salaire moyen de son entreprise.
  •     Alexandre Bompard de Carrefour, avec une rémunération qui équivaut à 426 fois le salaire moyen de ses employés, soit 21,925 euros annuels.
  • Et Carlos Tavares a relancé la polémique en 2024 en faisant adopter un salaire de plus de 36 millions d’euros pour l’année 2023.

Les inégalités sont frappantes

Le rapport met également en évidence une inégalité flagrante entre les sexes au sommet des entreprises. En 2022, les PDG hommes du CAC 40 ont gagné en moyenne 2,4 fois plus que leurs homologues féminines. Cet écart est dix fois supérieur à la moyenne observée dans le secteur privé français.

Le rapport critique la gouvernance d'entreprise qui favorise ces écarts. En 2022, 51% de la rémunération totale des PDG était basée sur des critères financiers, favorisant les intérêts des actionnaires au détriment d'autres considérations. Seuls 5,8% étaient liés à des objectifs climatiques, soulignant un manque d'alignement avec les enjeux environnementaux actuels.

Face à cette situation, Oxfam France propose des mesures concrètes pour réduire les inégalités salariales et promouvoir une gestion plus éthique des entreprises :
  •     Imposition d'un écart maximal de rémunération de 1 à 20 entre le salaire du dirigeant et le salaire médian de l'entreprise.
  •     Garantie d'un salaire décent sur toute la chaîne de valeur.
  •     Accélération des efforts pour réduire les écarts de salaire entre les sexes.
  •     Révision de la structure de rémunération pour moins se concentrer sur les performances à court terme.