NLTO
/ Magazine d'actualité politique, économique et internationale /




Centrales à charbon : en fonction pour cet hiver







25 Août 2023

Face à la menace d'une pénurie d'électricité cet hiver, le gouvernement français a décidé d'autoriser les centrales à charbon à fonctionner au-delà des limites initialement fixées. Cette décision, bien que controversée, vise à garantir la sécurité énergétique du pays.


Plafond d'utilisation et assouplissement des normes

Le ministère de la Transition énergétique a autorisé les centrales à charbon à fonctionner plus longtemps, une mesure prise « par précaution » pour éviter les coupures cet hiver. Les deux centrales à charbon de France, situées à Cordemais (Loire-Atlantique) et Saint-Avold (Moselle), ont obtenu l'autorisation de fonctionner jusqu'à fin 2024. Cette décision s'accompagne d'un assouplissement temporaire des normes d'émissions de gaz à effet de serre. Le plafond d'émission a été rehaussé à « 1,8 kilotonne d'équivalents dioxyde de carbone par mégawatt de puissance électrique installée entre le 1er avril 2023 et le 31 décembre 2024 ».
Cela permettra aux centrales de fonctionner 500 heures supplémentaires, passant de 1 300 heures à 1 800 heures, soit 75 jours de production non-stop. Les centrales à charbon avaient déjà été autorisées à fonctionner pendant 2 500 heures, soit 104 jours en continu, pour l'hiver 2022-2023. « Ce plafond donne une possibilité très large d'utilisation en cas de grosse vague de froid », explique Julien Teddé, directeur général du courtier Opéra Energie.

Une situation énergétique précaire

L'assouplissement des normes d'émission pour les centrales à charbon est une réponse à la situation énergétique tendue en France. L'an dernier, une partie du parc nucléaire français a été arrêtée en raison de problèmes de corrosion, et l'invasion de l'Ukraine par la Russie a conduit l'Europe à réduire ses importations de gaz russe. Face à cette double contrainte, la France a choisi de rouvrir la centrale de Saint-Avold, qui avait déjà été fermée.

Le ministère de la Transition écologique justifie cette décision en anticipant « un niveau de tension moindre » par rapport à l'année précédente, mais en prenant toutes les mesures nécessaires pour assurer la production électrique française. Par ailleurs, les centrales à charbon devront payer davantage pour compenser leurs émissions, avec un coût de 50 euros au lieu de 40 euros pour chaque tonne d'équivalent CO2 émis.