Conflit entre Trump et Biden sur le futur juge de la Cour suprême






21 Septembre 2020

Le décès de Ruth Bader Ginsburg le 18 septembre 2020 a ému l’ensemble des Américains : les hommages se succèdent, à la fois de la part de personnalités et d’inconnus. Mais entre les deux candidats à la Présidentielle, qui doit se tenir le 3 novembre 2020, c’est un nouveau front qui s’est ouvert.


La place de 9e juge de la Cour suprême : une place stratégique

Pixabay/MarkThomas
Nommée à la plus haute juridiction des États-Unis dont les pouvoirs sont immenses en 1993, Ruth Bader Ginsburg a été la deuxième femme à y siéger. Le temps passant, elle s’est rapprochée des Démocrates, tout du moins en termes de décisions de justice, équilibrant le pouvoir de cette cour. Mais son décès a ouvert une brèche stratégique pour l’avenir du pays.

Car les juges de la Cour suprême sont nommés par le Sénat d’après les propositions des deux partis… et le Sénat est acquis à la cause de Donald Trump. Ce dernier a donc de fortes chances de faire nommer un juge conservateur, ce qui ferait pencher le pouvoir de la Cour suprême du côté de ses idées. Or, cette dernière peut être amenée à se prononcer sur des sujets de société tels que l’avortement ou encore le port d’armes à feu.

Biden veut attendre que le nouveau Président soit élu

Alors que Donald Trump semble vouloir tout faire pour profiter de cette brèche, avec l’aide du chef des Républicains au Sénat Mitch McConnel, Joe Biden veut qu’aucune nomination n’ait lieu avant que le nouveau Président des États-Unis ne soit élu. Espérant être le vainqueur de l’élection, il espère pouvoir nommer un juge acquis à la cause démocrate pour contrebalancer les Républicains. « Si le président Trump persiste à donner un nom, le Sénat ne doit pas agir avant que les Américains aient pu choisir leur prochain Président et leur prochain Congrès », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Philadelphie.

Cet appel à attendre la Présidentielle fait écho aux dernières paroles de Ruth Bader Ginsburg elle-même qui, selon ce qu’a rapporté sa famille, aurait déclaré souhaiter ne pas être remplacée avant l’élection. De quoi, peut-être, faire rester en retrait certains sénateurs républicains plus modérés : deux, Lisa Murdowski et Susan Collins, ont déjà annoncé être opposées à un vote avant les élections.