Constellation satellitaire : Eutelsat s’attire les foudres de Thierry Breton






25 Mai 2021

Le Commissaire européen Thierry Breton a fait savoir sa colère à l’encontre du groupe Français Eutelsat, qui a racheté 24% du capital du groupe OneWeb. Un rachat qui va à l’encontre du projet de constellation satellitaire de l’Union européenne.


Eutelsat rachète 24% de OneWeb

En rachetant 24% des parts de l’opérateur de satellites en dépôt de bilan OneWeb, Eutelsat s’est attiré les foudres du Commissaire européen, Thierry Breton. Ce dernier a estimé que le groupe Français jouait sur plusieurs tableaux et ne respectait pas ses engagements auprès de l’Union européenne. 

En effet, la société OneWeb et l’Union européenne ont toutes les deux un projet de constellation satellitaire qui doit leur permettre de proposer un accès à Internet de n’importe où dans le monde. En rachetant des parts de OneWeb, Eutelsat s’engage dans le projet britannique alors même que six mois auparavant un contrat signé avec l’UE l’engageait dans le projet européen. Ce contrat prévoit qu’Eutelsat réalise une évaluation du projet satellitaire de l’UE. 

Une course au satellite

Pour Thierry Breton, cette situation est inimaginable. « Je ne vois pas comment structurellement une entité peut avoir des parts dans deux projets concurrents », a-t-il déclaré très en colère par cette double casquette d’Eutelsat. Considérant les projets concurrents, Thierry Breton a annoncé que la Commission européenne allait étudier de près l’accord passé entre OneWeb et Eutelsat pour vérifier qu’il ne contrevenait pas avec le contrat européen. 

Cette colère de Thierry Breton peut s’expliquer par la grande avance prise par OneWeb dans ce projet. La société britannique a déjà mis en orbite basse 182 satellites et compte avoir mis en orbite l’ensemble des 648 satellites nécessaires à une couverture mondiale d’ici l’année prochaine. Un calendrier qui ferait de OneWeb la première société à permettre un accès Internet n’importe où sur le globe. 

Eutelsat estime de son côté ne pas jouer sur deux tableaux puisque selon le groupe, les deux projets ne sont pas concurrents mais complémentaires. De plus, la société française estime mettre un frein au projet d’Elon Musk en soutenant le projet le plus avancé.