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Contrat JEDI : Amazon contre-attaque Microsoft et l’Etat américain



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




18 Novembre 2019

Amazon est tellement convaincu qu’il devance Microsoft dans le domaine du cloud qu’elle attaque l’Etat américain qui a donné le contrat JEDI à son concurrent. Le groupe de Jeff Bezos a saisi la chambre des réclamations fédérales pour ce contrat perdu de 10 milliards de dollars.


Creative Commons - Pixabay
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Mauvais perdant Jeff Bezos ? La direction d’Amazon vient d’annoncer qu’elle portait un recours devant la Cour des Etats Unis des réclamations fédérales (United States Court of Federal Claims). La compagnie veut contester le choix de Microsoft par l’Etat fédéral pour le contrat Joint Entreprise Defense Infrastructure (JEDI). Il faut préciser qu’outre le montant faramineux de 10 milliards de dollars sur dix ans, ce contrat est stratégique puisqu’il s’agit de refaçonner l’intégralité de la gestion des données de la défense américaine. Le remporter aurait été une reconnaissance exceptionnelle pour Amazon. 

Amazon Web services (AWS) justifient de deux façons son recours. D’abord, l’entreprise estime que son servcie était favori parce que plus à la pointe dans le domaine du cloud que Microsoft. Ensuite, et c’est plus osé, Amazon estime que l’antipathie de Donald Trump vis-à-vis de Jeff Bezos a pesé dans la balance. « « AWS est particulièrement expérimenté et qualifié pour fournir la technologie critique dont l’armée américaine a besoin, et reste déterminé à soutenir les efforts de modernisation du DOD. Nous pensons également qu’il est essentiel pour notre pays que le gouvernement et ses dirigeants élus gèrent les achats de manière objective et sans influence politique. De nombreux aspects du processus d’évaluation de JEDI comportaient des lacunes évidentes, des erreurs et des préjugés indéniables. Il est important que ces questions soient examinées et rectifiées » a déclaré Amazon.

Avec les moyens considérables dont dispose l’entreprise, et notamment son poids dans la presse anglo-saxonne, il est très probable que le dossier se transforme en feuilleton politioco-économique. Même si aucun élément tangible ne vient étayer la thèse du favoritisme. D’autant que pour un contrat aussi délicat et stratégique, le seul aspect technique ne suffit pas à expliquer la décision. Microsoft bénéficie en effet d’une relation plus ancienne et éprouvée avec les institutions américaines.