Des billets en plastique pour la banque d’Angleterre ?






18 Septembre 2013

La Banque d’Angleterre envisage l’idée d’imprimer ses billets de banque à l’aide d’un composé polymère. L’institution a ainsi annoncé en septembre 2013 qu’elle souhaitait lancer une consultation (jusqu’à la fin de l’année 2013), afin de sonder la population sur la question. Pour l’heure, il existe deux projets à échéance de 2016, pour imprimer les billets « Winston Churchill » de cinq livres et « Jane Austen » de dix livres. Cette initiative n’est pour autant pas originale puisque d’autres pays utilisent déjà le procédé. Pourquoi la banque d’Angleterre envisage-t-elle de se tourner à son tour vers cette option ?


Le matériau plastique, une durabilité plus élevée

Un billet de 5 dollars australien en polymère
Les avantages du polymère sont divers, mais ce qui avant tout fait l’intérêt de l’usage d’un tel matériau c’est sa résistance face à l’usure. Plus de déchirures, c’est moins de risque de voir des billets revenir et devoir les remplacer. Pour la banque d’Angleterre, c’est évidemment un argument fort. Leur coût de fabrication est toutefois plus élevé que celui des billets traditionnels en coton. Reste à savoir si le gain de durée de vie des coupures, qui passerait de deux à six ans avec l’option plastique, suffirait à couvrir le coût d’un éventuel investissement supporté par la banque d’Angleterre. Or après un rapide calcul, il apparaît que le passage au billet plastique pourrait faire économiser 100 millions de livres à la Banque d’Angleterre sur dix ans.
 
Très résistants, les nouveaux billets sont en effet capables de résister à un passage en machine à un cycle de lavage à 90°C ne laissant qu’un effet très limité sur la monnaie. En outre, ils sont imperméables et ne tachent pas quand ils sont exposés à des liquides. Autre avantage : ils restent bien plus propres que les coupures classiques qui, elles, garderaient par exemple des traces du virus de la grippe jusqu’à dix-sept jours après avoir été en contact avec ce dernier. Mais leur durabilité et leur caractère hygiénique ne sont pas les seuls avantages des billets que souhaite mettre en circulation la Banque d’Angleterre.

Un billet recyclable

En effet, les billets s’intègrent complètement dans la dynamique actuelle de transition écologique. Dans de nombreux secteurs, le développement durable est une donnée davantage prise en compte et l’opinion publique s’avère souvent séduite par des produits plus respectueux de l’environnement. Ainsi, les futures coupures sont recyclables. Si elles ne permettent pas de produire de nouveaux billets, une fois recyclées elles peuvent être transformées en autres matériaux. Par ailleurs le polymère, plus difficile à manier, est aussi plus difficile à contrefaire. Ce qui représente un second avantage pour l’État, en plus de l’économie sur le long terme qu’il pourrait réaliser.
 
En Angleterre, l’adoption de ce nouveau billet doit encore être soumise à consultation publique. Mais on peut d’ores et déjà s’attendre à voir ces nouvelles coupures débarquer en Grande Bretagne compte tenu du fait qu’elles ont déjà été approuvées par une vingtaine de pays dans le monde, et notamment de nombreux pays du Commonwealth. L’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, ou encore le Mexique, Singapour, et l’île Maurice les manipulent en effet déjà depuis quelques années parfois.