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Drones et robots pour la sécurité des Jeux Olympiques 2024 ?







26 Juillet 2022

À la suite des évènements du Stade de France, nous craignons un manque de sécurité lors des Jeux Olympiques 2024, qui doivent également pouvoir faire face à une possible menace terroriste, alors que l’évènement devrait accueillir treize millions de spectateurs. Sans nul doute, les drones et robots feront leur apparition dans les rues de la capitale. Fabien Lacombe, Officier de Gendarmerie, et Stéphanie Fevet, juriste pénaliste nous expliquent l’utilisation de ces nouveaux outils de sûreté dans leur ouvrage « Sûreté des grands événements sportifs et des JO Paris 2024 » (extrait pp. 127-129).


Les patrouilles de drones

Dans le contexte de la sûreté des mobilités, il faut voir les drones comme une caméra de vidéosurveillance mobile. Les technologies de vidéosurveillance et de détection explorées précédemment peuvent donc aujourd’hui être montées sur des flux vidéo mobiles produits par des drones en vol.
Les avancées de l’intelligence artificielle permettent le vol de drones en complète autonomie sur des terrains privés. Ces technologies de plan de vol autonome, de patrouille autonome, permettent donc d’établir un système de surveillance de périmètre autonome. Ce périmètre est donc protégé par une flotte de drones, capable d’alerter un centre de commande et/ou des agents sur le terrain.
On peut donc envisager le survol de certains sites officiels des JO à risque en fonction de l’analyse des menaces.

La protection aérienne anti-drones

Comme vu précédemment, les technologies de drones représentent à la fois de nouvelles opportunités de sûreté, mais également de nouvelles menaces.
C’est notamment le cas des attaques par drones qu’il faut aujourd’hui savoir détourner.
En plus des solutions anti-drones portables, des solutions fixes sont aujourd’hui déployées autour de bâtiments sensibles comme les installations militaires, les bâtiments gouvernementaux, les stades ou les centrales nucléaires.
Ces solutions sont capables d’identifier des drones en approche via des capteurs spécialisés, et de les arrêter via des systèmes de désactivation.
Les méthodes de désactivation de drones sont la partie encore peu mature de ces technologies, notamment en rapport à l’environnement dans lequel la désactivation peut se produire. Il est en effet hors de question de tirer à canon en pleine ville, ou de lancer un filet qui risquerait d’endommager des installations électriques.
Exemples de technologies de désactivation de drone [1] :
  • Balistique, Laser
  • Brouilleur
  • Filet télécommandé
  • Filet balistique

Les robots autonomes de sécurité

Les missions d’observation et de détection confiées aux robots autonomes de sécurité seront d’ici la coupe du monde de Rugby 2023, épreuve-test en vue des Jeux français, mises à l’épreuve. Le Centre de Recherche Corporate du groupe ENGIE (Crigen), en partenariat avec TBC-France, développe le robot « Jack », centré sur les besoins utilisateurs. « L’objectif est d’implanter ses propres briques technologiques (navigation, sécurisation du robot, insertion dans un environnement industriel) et d’étudier les possibilités de complémentarités avec d’autres solutions de sécurité et les possibilités d’évolution de l’équipement (ajout de capteurs de mesures) [2] ».

L’Intelligence Artificielle (I.A)

Le défi des ingénieurs de demain ne sera plus de collecter de la donnée et d’agglomérer des flux de captures d’images ou vidéos, mais de « transformer une profusion d’images en informations pertinentes pour la sécurité [3] ».
Les robots seraient alors capables d’informer l’opérateur à distance ; ce dernier conservant toujours la prise de décision finale. L’I.A prend ici toute sa place par le biais du développement de logiciels apprenants. Ils permettraient par ailleurs une mutualisation des moyens et collaboration avec d’autres types de robots.
Pour Sébastien DIGNOIRE, PDG de diva Robotics, leur prototype P-Guard « emporte une charge utile complète : des caméras jour/nuit et une caméra thermique rotative pour une vision 360°, un GPS, un lidar (laser qui permet de récupérer des informations sur l’environnement du robot et les éventuels obstacles qu’il peut rencontrer) ». Il « répond aux besoins de sites qui cherchent, d’une part, à limiter au maximum les risques auxquels peut être exposé un agent de sécurité et, d’autre part, diminuer le coût d’une installation d’un système de sécurité classique (intrusion, vidéo, etc.) et effectuer éventuellement des levées de doute [4] ».

[1] Source : Dedrone
[2] PSM (Protection Sécurité Magazine) n° 253, Mai-Juin 2019
[3] Claude TARLET, président de la Fédération Française de la Sécurité Privée (FFSP)
[4] PSM (Protection Sécurité Magazine) n° 253, Mai-Juin 2019