En attendant le Goncourt…






5 Novembre 2014

Après le Médicis hier, le Grand Prix du Roman de l’Académie française la semaine dernière, ou encore, le Prix Femina ce lundi, c’est au tour du plus prestigieux des prix littéraires d’être décerné aujourd’hui, mercredi 5 novembre, à 12 heures 45 tapantes.


David Foenkinos est donné gagnant avec son roman Charlotte publié chez Gallimard. En bon challenger, Kamel Daoud avec son Meursault contre-enquête paru à la rentrée chez Actes Sud, a déjà créé la surprise : cet été, par un abracadabrant concours de circonstances, les droits allemands ont été cédés discrètement après l’article d’un traducteur sorti dans la Zeit.
 
En attendant le Prix qui sera annoncé à l’heure du déjeuner en direct du restaurant Drouant à Paris, quelques « trucs » à savoir pour être totalement « updatés ». À l’Académie Goncourt, on ne parle pas de jurés mais de « couverts ». Comme on demande, « combien de couverts ? ». Cela fait en effet référence à leurs déjeuners de conciliation pris chez Drouant, jusqu’au déjeuner final qui distingue le lauréat. Le tandem Drouant-Goncourt fonctionne ainsi depuis 1903.
 
Cette année, la version 2014 est marquée par la présidence de Bernard Pivot qui accède ainsi au rang de « 2ème couvert », et non pas de second couteau. Ce dernier fait partie de l’Académie depuis 2004. Il a succédé à Edmonde Charles-Roux. Les autres « couverts » sont Didier Decoin, Paule Constant, Patrick Rambaud, Tahar Ben Jelloun, Régis Debray, Françoise Chandernagor, Philippe Claudel et Pierre Assouline. Que du beau monde évidemment.
 
La première sélection, la longlist, a été rendue public le 4 septembre dernier. Sur cette longlist, figuraient quinze auteurs. Un premier écrémage a été fait, sortant Éric Reinhardt et son très beau L’amour et les forêts (Gallimard), ramenant la liste à huit noms. Enfin, le 28 septembre dernier, la liste des prétendants est devenue shortlist avec les quatre derniers favoris. Deux femmes sont sélectionnées : Lydie Salvayre avec Pas pleurer (Le Seuil) et Pauline Dreyfus avec son très bon Ce sont des choses qui arrivent (Grasset). Du côté des hommes donc, David Foenkinos avec Charlotte (Gallimard) et Kamel Daoud avec Meursault contre-enquête (Actes Sud).
 
Afin de se mettre d’accord, les jurés parlent d’une « responsabilité de prescription » pour un livre qui sera pour certains le seul lu de l’année. L’année dernière, ce livre de prescription, Au revoir là-haut de Pierre Lemaître (Albin Michel) avait reçu le prix. Et les jurés, pardon, les « couverts » ne se sont pas trompés puisqu’il figure toujours en tête des meilleures ventes. Moi, je dis, David Foenkinos qui caracolle déjà dans les meilleures ventes, pourrait bien l’emporter avec Charlotte, l’histoire d’une jeune femme peintre, morte à Auschwitz.