Et non, tout le monde ne se rencontre pas sur un site






20 Mai 2016

Malgré l’ampleur du phénomène que l’on dit pléthorique, la réalité des sites de rencontres est différente. Ainsi, toutes « les histoires d’amour ne commencent pas sur Internet. »


Meetic, AdopteUnMec… À écouter notre prochain, on a tôt fait de penser que les sites de rencontres sont désormais LE passage obligé pour rencontrer l’âme sœur. Surtout, ces derniers font de la retape à coup de « chiffres aussi vertigineux qu’invérifiables sur le nombre de leurs utilisateurs », rapporte Le Monde. Résultat, de là à imaginer qu’ils sont incontournables, il n’y a qu’un pas.

Ce n’est pourtant pas la réalité. Ni ce que dit l’INED, l’Institut national d’études démographiques dans une récente enquête. Pour la première fois, ont été publiées des « statistiques fiables sur l’amour en ligne en France. » D’après l’enquête co-réalisée par l’INED et l’INSEE, l’Institut national de la statistique et des études économiques, « le phénomène est ainsi ramené à ses justes proportions. » 
 
Pour ce faire, 7 800 personnes âgées de 26 à 65 ans, représentatives de la population française, ont été interrogées sur leur vie affective en 2013 et 2014, conjointement par l’INED et l’INSEE. Sur ces 7 800 individus, 14 % ont reconnu s’être déjà inscrits sur un site de rencontre. Et jusqu’à 18% pour la tranche d’âge 18-25 ans. Mais 12 % à 14 % seulement des 40-50 ans. Un bémol toutefois. Et qui semble de taille : les applications de rencontres géolocalisées du type Tinder n’ont pas été comptabilisées pour cette étude.

Si la fréquentation des sites de rencontres est importante, selon la journaliste du Monde Gaëlle Dupont, « les utilisateurs y nouent surtout des relations éphémères (sauf pour les couples homosexuels, qui y trouvent souvent des partenaires durables). » 9% des personnes interrogées « ayant connu leur conjoint actuel récemment, c’est-à-dire entre 2005 et 2013 » disent malgré tout l'avoir rencontré via un site de rencontres.

Les relations peuvent être durables, mais la plupart d’entre elles sont de courte durée. Ainsi, souligne la sociologue et auteur de l’étude, Marie Bergström, interrogée par Le Monde : « C’est une minorité significative, mais ce n’est pas devenu un mode de rencontre durable dominant. » Ainsi, pour trouver l’âme sœur, « les sites arrivent en cinquième position derrière les classiques indémodables que restent le lieu de travail, les soirées entre amis, les lieux publics, et l’espace domestique (chez soi ou chez d’autres). » Donc, la rencontre numérique, si elle prend de l’importance et est de plus en plus « présente dans la sociabilité amoureuse », n’est pas encore incontournable. Ah, ouf.