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Fin des moteurs thermiques : l’Europe n’est pas prête







23 Avril 2024

L’Europe veut accélérer sa transition écologique. La vente de véhicules neufs équipés d’un moteur thermique sera interdite à partir de 2035. Problème : le Vieux Continent n’est pas prêt, selon un rapport alarmant.


L’Europe encore dans l’ère des moteurs thermiques

La Cour des comptes européenne vient de publier un rapport critique concernant les progrès de l'Europe vers l'abandon des moteurs thermiques d'ici 2035. Selon ce dernier, la baisse des émissions de CO2 des voitures équipées de moteurs à combustion interne est loin d'être satisfaisante. Malgré des régulations instaurées dès 2009, les émissions des véhicules neufs n'ont commencé à diminuer qu'en 2020. Les rapporteurs soulignent un paradoxe : bien que l'Europe mette en place des réglementations strictes, les voitures à moteur thermique émettent toujours autant de CO2 qu'il y a plus d'une décennie.

En parallèle, l'Europe peine à développer des alternatives viables aux carburants fossiles. Les biocarburants, les carburants de synthèse et l'hydrogène sont au centre des discussions, mais le rapport pointe du doigt l'absence d'une stratégie claire et durable pour le secteur. Le manque de carburants alternatifs, les coûts élevés et les questions environnementales restent toujours des obstacles majeurs.

Une dépendance pour les minerais

Le développement des véhicules électriques est présenté comme une solution cruciale pour l'avenir. Cependant, la compétitivité européenne dans la fabrication des batteries électriques n’est pas suffisante. Avec moins de 10 % de la capacité de production mondiale, l'Europe est largement distancée par la Chine, qui possède 76 % de cette capacité. Ainsi, les défis considérables liés aux faibles capacités de production européennes et aux risques associés aux importations de batteries restent sans réponse.

L'Europe est extrêmement dépendante des importations de matières premières essentielles, comme le lithium, le manganèse, le cobalt et le graphite, provenant d’autres pays. Cette dépendance expose l'Europe à des risques géopolitiques et à des problématiques de durabilité dans les pays fournisseurs. Par exemple, 87 % du lithium brut européen provient d'Australie et une grande partie du cobalt est importée de la République démocratique du Congo, un pays souvent critiqué pour ses conditions d'extraction.