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Hong Kong : la Commission européenne rend son rapport sur la situation politique et économique



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur




18 Mars 2021

Signe de l’intérêt et inquiétude internationale concernant la tour de vis politique et sécuritaire à Hong Kong, la Commission européenne a évalué la situation du pays dans un rapport qui confirme une importante régression.


Creative Commons - Pixabay
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Pour parler de Hong Kong, les représentants de l’Union européenne n’ont pas pris de détour. « Au cours de l'année 2020, nous avons assisté à une dégradation alarmante de la situation politique à Hong Kong. La loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin est utilisée pour réprimer les forces favorables à la démocratie, étouffer la dissidence et le pluralisme et saper les libertés fondamentales. L'arrestation de dizaines de militants pro-démocratie en janvier dernier a confirmé l'accélération de cette tendance. La Chine démantèle consciemment le principe « un pays, deux systèmes », en violation de ses engagements internationaux et de la loi fondamentale de Hong Kong. Les changements électoraux régressifs approuvés hier à Pékin constituent une nouvelle étape sur cette voie » a déclaré le haut représentant et vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell.


L’année 2020 a été rude pour Hong Kong. Après une vague d’espoir et de contestation par des mouvements et personnalités politiques locales pour garder un peu d’autonomie, le tour de vis sécuritaire est allé très loin. « Le rapport souligne que, au cours de l'année écoulée, Hong Kong a connu une nouvelle érosion sévère de son degré élevé d'autonomie, de ses principes démocratiques et des libertés fondamentales que les autorités chinoises s'étaient engagées à protéger jusqu'en 2047 au moins. Cette dégradation rapide remet en question la volonté de la Chine de respecter ses obligations internationales et son engagement envers la population de Hong Kong en vertu du principe «un pays, deux systèmes» et de la loi fondamentale de Hong Kong » résume la Commission européenne.

Avec une loi sur la sécurité nationale (LSN) validée par l’Assemblée nationale populaire en juin dernier, c’est une répression politique qui s’est déployée. « Le contenu de la LSN a suscité de graves préoccupations qui ont été largement justifiées par les événements ultérieurs. La LSN a eu un effet paralysant sur l'exercice des droits et libertés protégés à Hong Kong et a été la pièce maîtresse d'une répression de l'opposition, qui s'est traduite par l'arrestation de nombreux militants pro-démocratie. La tendance à l'autocensure dans les médias, les universités et la société civile s'est accélérée. Les effets extraterritoriaux de la LSN et ses conséquences directes potentielles pour les citoyens, les entreprises et les intérêts de l'UE suscitent également des inquiétudes. Les autorités continentales ont renforcé leur surveillance des affaires de Hong Kong. La confiance dans l'intégrité et l'impartialité du pouvoir judiciaire reste élevée, mais la mesure dans laquelle les juges seront en mesure de protéger les droits et libertés dans le cadre de l'application de la LSN est moins claire » continue la Commission. Une situation d’autant plus alarmante que Hong Kong avait des relations politiques et économiques accrues avec l’Union européenne.