La baguette à 29 centimes ne passe pas pour les boulangers et agriculteurs

Est-ce que la grande distribution peut continuer à fixer le juste prix des produits ? Avec l’épisode de la baguette à 29 centimes, c’est tout l’enjeu de la pression sur les prix des grandes enseignes et l’avenir des petites structures concurrentes qui s’est révélé. « La colère ne faiblit pas chez les agriculteurs et les boulangers. L’ensemble de la filière du blé s’est indignée mercredi 12 janvier du lancement par le groupe Leclerc d’une baguette de pain à 29 centimes d’euro. Michel-Edouard Leclerc, patron du groupe, a annoncé mardi qu’il bloquait le prix de la baguette de pain dans ses magasins à ce prix – voire jusqu’à 23 centimes – pendant au moins quatre mois, au nom de la défense du pouvoir d’achat des Français dans un contexte inflationniste. Un acte considéré comme une déclaration de guerre par l’ensemble de la filière blé. Au lendemain de cette annonce, céréaliers, meuniers et boulangers, ainsi que la FNSEA, premier syndicat agricole, ont dénoncé dans un communiqué commun « des prix volontairement destructeurs de valeurs » » compile l’Agence France presse. 

L’annonce est d’autant plus difficile à digérer que l’inflation et l’augmentation généralisée des prix est une réalité pour les petits commerces. En moyenne, le prix de la baguette est fixé à 0,90 centimes d’euros. Un prix que de nombreux boulangers sont tentés de gonfler légèrement pour voir leurs profits progresser un peu. 

Unanimement, l’annonce de Leclerc est prise comme une provocation. Cette dernière année, le prix du principal ingrédient du pain – à savoir le blé – a augmenté de 30%. Un contexte dans lequel il parait impossible de pouvoir casser les prix pour la baguette tout en ayant une marge. Sauf à mettre une telle pression sur les producteurs de farine que ce sont eux qui seront automatiquement perdants.