La visite de cinq sénateurs français à Taïwan



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur



21 Septembre 2022

Cinq sénateurs Français se sont rendus à Taïwan sur l’invitation du Lycée français de Taïpei. Le voyage a pris une dimension politique particulière dans un contexte de vives tensions avec Pékin.


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Ce n’est pas une version française de la visite Pelosi. Cinq sénateurs français se sont rendus à Taïwan dans une visite qui a pris un tournant particulier dans le contexte géopolitique actuel. « Un déplacement programmé de longue date pour l'ouverture d'un lycée français, qui se situe dans la lignée de la diplomatie parlementaire menée par le Sénat, mais qui prend une autre dimension avec le regain des tensions avec la Chine cet été, qui considère ces visites comme une provocation » explique la chaine spécialisée Public Sénat.

Le chaine d’info spécialisée a interrogé le sénateur Olivier Cadic qui fait partie de la délégation. Il souligne en particulier l’enthousiasme des autorités locales pour leur démarche : « Cela prouve que la France est reconnue là-bas. L'an dernier on était déjà les premiers à revenir à Taïwan à un moment qui était difficile suite au covid. Nous avons été la première délégation reçue avec une bulle sanitaire, cela a été très médiatisé là-bas, les gens nous avaient suivis, et après ils avaient décidé de baisser les taxes sur le champagne, le Yuan avait pris cette décision quelques mois plus tard. Il y a un véritable intérêt, ils travaillent beaucoup avec nous sur la question des droits de l'Homme et ils nous considèrent comme une référence. La réussite de ce projet nous a vraiment fait plaisir, c'est un vrai engagement du Sénat : qui est contre la création d'une école ? » explique-t-il.

Outres les aspects économiques, la géopolitique s’est forcément invitée dans les débats du fait d’un contexte extrêmement tendu avec Pékin. « La visite de Nancy Pelosi démontre que les USA seront aux côtés de Taïwan, donc si la Chine attaque, ce sera le Pearl Harbor d'un nouveau conflit international, cela déclenchera tout. Le conflit de la deuxième guerre mondiale, ça a commencé par la Pologne et la France et l'Angleterre n'y sont pas allées, comme en Ukraine. On sait très bien que la Russie est capable d'aller plus loin, c'est ce que craignent les pays plus proches d'eux. L'internationalisation se fait après et le conflit devient mondial. En tout cas, c'est la lecture que moi j'en ai. On le sait, on le voit ici, Taïwan est une démocratie, il y a dans ce pays une fraîcheur démocratique fascinante. Personne ne peut prédire l'avenir, mais on voit les risques, tout le monde en est conscient » a plaidé le parlementaire.