Le Livret d'Épargne Populaire sous-utilisé, des millions de Français perdent de l'argent






9 Mai 2023

Alors que le LEP protège mieux contre l'inflation que le Livret A et le LDDS, moins de la moitié des ménages éligibles en ont ouvert un, selon le gouverneur de la Banque de France.


Un produit d'épargne plus avantageux face à l'inflation

Les livrets d'épargne défiscalisés tels que le Livret A et le LDDS ont attiré des milliards d'euros depuis le début de l'année 2023. Toutefois, leur taux de rémunération est inférieur à l'inflation (3% par an depuis le 1er février 2023) et n'offre donc pas une protection totale contre l'érosion monétaire. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a souligné sur Radio Classique vendredi 5 mai 2023 que le LEP (Livret d'Épargne Populaire) est en réalité le « vrai produit d'épargne populaire », avec un taux de rémunération égal à l'inflation, actuellement de 6,1% par an.

Contrairement aux autres livrets d'épargne, le taux du LEP est fixé par la loi et ne peut être modifié arbitrairement par le gouvernement. Son taux évolue en fonction de l'inflation, offrant ainsi une protection optimale aux épargnants. La révision des taux du LEP, du Livret A et du LDDS est prévue en août 2023, en fonction de l'inflation de juin 2023.

Le LEP, une solution d'épargne pour les ménages les plus modestes

Le LEP est soumis à des conditions de ressources, contrairement au Livret A et au LDDS, qui sont accessibles à tous les Français. Destiné aux ménages les plus modestes, le LEP est éligible pour les personnes ayant un revenu ne dépassant pas 21.393 euros pour une personne seule et 32.818 euros pour un couple. Comme pour les autres livrets d'épargne, l'argent déposé sur un LEP est immédiatement disponible, mais le plafond est plus bas, avec un maximum de 7.700 euros.

Toutefois, le gouverneur de la Banque de France estime que moins de la moitié des ménages éligibles ont ouvert un LEP, avec seulement 9,2 millions de détenteurs sur les 18,6 millions de personnes pouvant en bénéficier. Même si ce nombre a augmenté de plus d'un million en 2022, Villeroy de Galhau souligne qu'il y a encore « une vraie marge de progrès ».