NLTO
/ Magazine d'actualité politique, économique et internationale /




Le Retrofit dans les starting blocks en France







13 Juillet 2020

Transformer un véhicule à moteur thermique, essence ou diesel, en électrique ? C’est désormais légalement possible dans l’Hexagone.


Bordeaux, future capitale du rétrofit ?

Cela aura supposé un long combat, mais c’est désormais officiellement autorisé : on peut métamorphoser un engin à moteur thermique en bolide électrique, et bénéficier ainsi tant des avantages d’accès et de stationnement dans certaines villes que de l’actuelle prime à la conversion proposée par le gouvernement. C’est ce que souligne par exemple Retrofuture EV (pour Electric Véhicules), qui a œuvré des années durant afin que la réglementation française change. Permettre de modifier le moteur d’une voiture était déjà autorisé dans plus d’une quarantaine de pays à travers le monde.

"Le rétrofit consiste à transformer tout type de véhicule à moteur thermique, essence ou diesel, en électrique, en déposant le moteur thermique puis en le remplaçant par une motorisation 100% électrique certifiée et adaptée au véhicule", expliquent les créateurs de Retrofuture EV, Marc Tison, ancien cadre dirigeant du groupe PSA et Arnaud Pigounides, ex directeur d’agences de publicité. La société pionnière du Retrofit en France a déjà ouvert son carnet de précommandes et va s’installer à Bordeaux en septembre 2020, afin d’y créer autour de son expertise un incubateur européen des mobilités vertes. Objectif : faire de Bordeaux la capitale européenne de la conversion des mobilités, et créer un village des mobilités innovantes électriques et hydrogène.
 

Un marché potentiel d'un milliard d'euros

Depuis le 1er juin 2020, le rétrofit peut même bénéficier de la prime à la conversion pour un montant de 2.500 € ou 5.000 €, à condition d’avoir acheté son véhicule depuis au moins un an et de le conserver au moins six mois. Sont ainsi concernés tous les véhicules thermiques (essence ou diesel) immatriculés en France depuis plus de cinq ans. Ils peuvent être transformés en véhicules électriques à batterie ou hydrogène, par un professionnel, installateur établi en France et habilité par un fabricant de dispositifs (ou kits) de conversion. Pas question, de l’installer soi-même, donc, mais le potentiel du marché est réel.

L'arrêté encadrant les dispositions techniques et administratives du Retrofit étant paru le 4 avril dernier au Journal officiel, le processus d'homologation des kits débute à peine. Ils ne seront sans doute pas sur le marché avant la fin de l'année 2020. Selon les estimations de l’AIRe (association des acteurs de l’industrie du rétrofit électrique), environ 66.000 véhicules pourraient être “rétrofités” d’ici à 2025. Si cela ne représente globalement que  0,11 % du parc automobile des voitures particulières, cela permettrait de créer 5.500 nouveaux emplois et de générer un milliard d’euros de chiffre d’affaires.