Le Train Bleu, à quai






19 Janvier 2015

Au rayon des bistrots ou brasseries de gare, Le Train Bleu à la gare de Lyon à Paris, a fait peau neuve. Décevant, selon le critique gastronomique François Simon.


Il y a eu des galops d’essai, Le Lazare d’Éric Frechon à la gare Saint-Lazare ou le légendaire Terminus Nord à la gare du Nord. Dans le même registre mythique, Le Train Bleu de la gare de Lyon à Paris a fait peau neuve. Les travaux ont eu lieu cet été. Mais l’ensemble est décevant, selon le critique gastronomique François Simon. Pas convaincu. Il le dit haut et fort dans sa chronique, Dessous de table, dans M Le Magazine du Monde.
 
Le restaurant de gare se doit d’avoir un service montre en main. Car bien des gens attablés ont un train à prendre, ce qui paraît logique. À Paris, Le Train Bleu, dans le hall de la gare de Lyon, est sans doute le plus culte des restaurants de gare. Cet endroit magique dans un pur style 1900 aves ses fresques meringuées a failli être démoli. C’est André Malraux, en 1966 qui l’a sauvé in extremis. Depuis, le restaurant est classé Monument historique. Salvador Dali, Brigitte Bardot y avaient leurs habitudes.
 
Cet été, c’est un véritable lifting qui a eu lieu. Les banquettes, ce qui est logique aussi, sont devenues bleues, contre un beige usé. Si le critique gastronomique évoque dans M, « un lieu magique », il décrit aussi « des nourritures ternes. » Son encadré sur les frites vaut d’ailleurs le détour : « les frites scandaleusement molles et inertes. » L’assiette est donc triste, dit-il. Mais la « magnifique lumière zénithale baignant les quais et le ballet des voyageurs » valent le détour.
 
Et pas besoin d’avoir l’âme voyageuse pour se « taper » un tartare dans un restaurant de gare. Au Train Bleu, malgré les frites , « juste longues », le lieu seul vaut le déplacement. Et comme le dernier chic, on vient de le voir, est de commander des malles de voyage sur mesure à utiliser comme un meuble chez soi. Le voyage peut aussi, être immobile. Et Le Train Bleu, continuer de faire rêver.