Le libraire, vrai média






26 Aout 2015

On les dit en crise, pourtant, plus que jamais, les libraires sont traités par les maisons, comme des acteurs incontournables du monde de l’édition.


À la traîne les libraires ? Loin de là. Ce sont des maillons incontournables du monde de l’édition. Aujourd’hui, après des années de battement, leur pouvoir de prescription est plus que jamais renforcé. Alors que la Rentrée littéraire 2015 est dans les starting blocks avec 589 romans, soit 18 de moins que l’année dernière, les libraires sont plus que jamais sur le pont. Ce sont des passeurs dont les coups de cœur sont repris en boucle sur les réseaux sociaux.
 
Les éditeurs et les maisons d’édition ne sauraient se passer d’eux. Résultat, comme les journalistes, dès le mois de mai, ils sont invités à des présentations de rentrée parfois encore somptuaires pour certaines grosses maisons comme Albin Michel, Flammarion ou Grasset. « Nous aurons beau avoir toute la presse du monde, si le livre n’est pas bien placé en librairie, il ne marchera pas », indique très justement Charlotte Rousseau chez Plon. Ils sont choyés avec parfois des « bristols personnalisés » comme l’explique au magazine Livres Hebdo, Catherine Argand, la cofondatrice des éditions Alma.
 
Surtout, ils sont invités dans tous les médias, que ce soit à la télévision ou à la radio. Pourquoi ? Parce que leur rôle est décisif pour ne pas dire capital pour la vie d’un livre et son succès. Du coup, on les considère à part entière comme un média comme les autres : « il y a eu un avant et un après Apostrophes, avec un retour progressif du pouvoir de prescription de la télévision vers les librairies », confie Jean-Marc Levent à Livres Hebdo, le directeur commercial des Éditions Grasset. Il ajoute, «  ce sont des sentinelles éclairées. » Des sentinelles en première ligne donc, qui vont se charger de défricher et de trouver des perles rares parmi ces 589 romans de la rentrée, français et étrangers.