Le streaming musical version Apple






9 Juin 2015

Apple arrive sur le marché du streaming musical, beaucoup plus fractionné qu’homogène et pas toujours rentable...


Le service s'appelle Apple Music. Tout le monde était impatient de savoir ce qu’Apple allait développer dans le domaine du streaming musical. Notamment, pour concurrencer le suédois Spotify. L’écoute sans le téléchargement ? Finalement non. Ce sera une combinaison de streaming musical, de téléchargement et d’Internet radio pour 9, 99 dollars par mois, et trois mois d’essais gratuits. On savait que la société à la pomme planchait sur un service de streaming, l’écoute de musique en direct. Une façon de consommer la musique devenue aujourd’hui inéluctable. Depuis hier, s’est officiel. Apple a annoncé lors de sa conférence annuelle des développeurs qui a lieu à San Francisco, le lancement d’Apple Music. Mais Apple se positionne sur un marché extrêmement scindé et concurrentiel.
 
En effet, beaucoup n’ont pas survécu. On pense aux échecs de Grooveshark, de Sony Music Unlimited ou les difficultés auxquelles est aujourd’hui confrontée la plateforme Tidal, service de streaming intégralement payant. Même les grands, rappelle Le Monde, comme Spotify et Deezer continuent de se réinventer. Pourquoi ? Pour que leurs activités deviennent enfin lucratives. Ce qui n’est pas le cas aujourd'hui : « le streaming ne rémunère pas suffisamment bien les artistes et les plateformes », rapporte encore Le Monde.
 
Pour Apple, les choses pourraient être différentes : la société de Cupertino en Californie, a, par rapport à ses concurrents, un avantage certain. Celui de posséder un puits sans fond de numéros de cartes bancaires allant de paire avec ses iPhone et tablettes. Résultat, ce sera peut-être plus facile de faire payer ses utilisateurs ? Apple pourrait ainsi tirer son épingle du jeu : sa part de marché est évaluée à 1, 6 milliard de dollars, soit, 1, 43 milliard d’euros.
 
Dans tous les cas, le marché du streaming musical reste ultra fragmenté. D’un côté, il y a les pure players qui surnagent comme la start-up suédoise Spotify. Spotify, ce sont 60 millions d’usagers. Parmi eux, 15 millions d’utilisateurs sont des « abonnés payants », souligne Le Monde. Le catalogue quant à lui référence 30 millions de morceaux. Aujourd’hui, Spotify ne dégage pas de bénéfice. Même chose chez le Français Deezer, qui est pourtant bien placé avec 16 millions d’utilisateurs, et 6 millions d’abonnés payants...
 
Pas facile de se faire une place dans un marché très compliqué – rémunération des ayants-droits, publicité ou pas de publicité, services payants ou gratuits ect. Même les mastodontes de l’Internet comme YouTube et Microsoft n’ont pas trouvé de solution miracle. Sans publicité, YouTube avec YouTube Music Key, non encore accessible en France, explore une nouvelle voie. Microsoft et son offre Xbox Music est devenue payante après avoir été gratuite et s’être appuyée sur la publicité… On peut encore citer Qobuz, la start-up française spécialisée dans le classique et la qualité d’écoute, Pandora, la radio intelligente américaine ou Hitster, la version à bas coût du streaming... Chez Apple on n'est pas vraiment low cost. À voir donc, si l’Apple Music va faire la différence.