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Les députés adoptent la déconjugalisation de l’AAH







21 Juillet 2022

La mesure est emblématique et, surtout, est un virgae à 180 degrés par rapport à la posture du gouvernement il y a quelques années seulement : les députés ont adopté, à l’unanimité moins une voix, la déconjugalisation de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). La réforme va faire essentiellement des gagnants, mais certains bénéficiaires verront les montants de leur allocation baisser.


Déconjugalisation de l’AAH : l’adoption après des années de combat

pixabay/stevepb
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Bien que le gouvernement ait présenté la mesure comme une avancée sociale qu’il proposait, cette dernière est un combat de longue date des associations de défense des personnes handicapées. La République en marche l’avait même rejetée lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, lorsqu’elle avait la majorité à l’Assemblée nationale. En 2022, c’est donc le gouvernement qui la propose à nouveau et qui en obtient l’adoption.

Une adoption par ailleurs symbolique, puisqu’elle a quasiment obtenu l’unanimité des voix des députés présents lors du vote qui s’est tenu dans la nuit du 20 au 21 juillet 2022. Mais les bénéficiaires de l’AAH devront encore attendre avant d’en bénéficier : Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a confirmé que la déconjugalisation n'entrera en vigueur qu’au 1er octobre 2023, essentiellement pour des raisons techniques.

45.000 perdants de la réforme de l’allocation aux adultes handicapés

Versée à 1,2 million de bénéficiaires, l’allocation aux adultes handicapés (AAH) prend en compte les revenus du ménage et sert à compléter le salaire des personnes handicapées jusqu’à un maximum de 904 euros par mois. Avec la déconjugalisation, la situation des 270.000 personnes bénéficiaires qui sont en couple va donc changer : les revenus de leur conjoint ne seront plus utilisés pour faire le calcul du montant de l’aide.

Selon les prévisions du gouvernement, la majorité des concernés devraient voir le montant de l’aide augmenter d’environ 300 euros par mois en moyenne. Pour autant, la mesure ne fera pas que des gagnants : 45.000 bénéficiaires verront les montants de leur allocation baisser.

Pour éviter une chute abrupte des revenus du foyer, l’exécutif prévoit de mettre en place une période de transition au moment de l’entrée en vigueur de la mesure, en octobre 2023.