Les trentenaires accrocs à Tinder






26 Mai 2014

Tinder, l’appli de dating, capable de repérer des célibataires à dix kilomètres maxi de distance, cartonne chez les jeunes.


C’est la drague 2.0. Et il y a de quoi prendre un coup de vieux. Avant, c’est à dire, avant Tinder, on repérait un gars ou une fille de ses yeux vus, IRL, in real life. Maintenant, in real life, mais on l’a bien cherché, on se repère par applications interposées. Tinder illustre parfaitement cette tendance virtuelle, et fait un carton chez les trentenaires. Comme un catalogue de VPC, il suffit de choisir. Mais surtout, on choisit des cibles potentielles dans un rayon réduit, de dix kilomètres maximum. C’est la drague de proximité. Résultat, on ne regarde plus ses pieds par timidité, mais son écran de smartphone pour voir qui est disponible sur Tinder. Il se peut que la personne repérée soit derrière vous au café. L’histoire ne dit pas si on agit normalement : on se lève, on parle et on l'aborde.

Tinder arrive tout droit des États-Unis. En deux mois, son nombre d’utilisateurs a doublé, pour arriver à dix millions aujourd’hui. Dans le registre des chiffres, 350 millions de Likes s’échangent chaque jour à travers le monde, quand on comptabilise 30 millions de Matchs quotidiens, c'est à dire les Likes partagés. Chez les jeunes célibataires, Tinder est apparemment en train de devenir un outil incontournable. Gloups, on n’a pas finit de liker ou de se faire liker. On vous passe les commentaires : « Je le like », « Je la like pas. » Au secours !

Pourtant, il semblerait que les trentenaires soient devenus accrocs en très peu de temps. Il est facile de se créer un compte Tinder via Facebook. On peut ensuite feuilleter un catalogue de profils de femmes ou d’hommes proches de soi. Si le contact passe, on ne force personne, on se match. Le concept est simple : une application de dating débouchant sur une rencontre quasi immédiate.

La folie Tinder s’est récemment propagée en Europe, plaisant aux femmes, elles représenteraient aujourd’hui, 45% des utilisatrices, comme aux hommes. Avoir Tinder est déjà un signe distinctif. Cela veut dire que l'on est célibataire. A priori. Surtout, l’application serait un genre de filtre évitant d’être rejeté. Si on aborde plus les gens en frontal dans la vie réelle, on passe par Tinder, cela évite de se prendre une veste. Un concept révolutionnaire pour les trentenaires habitués aux réseaux sociaux, à l’immédiateté, à l’interactivité. Aujourd’hui, ils n'imaginent pas draguer autrement : la drague est également numérique. Effrayant ? Non, Tinder.