Lutte contre la fraude : les priorités de la droite et de la gauche aux antipodes






13 Janvier 2022

Comme de nombreux pays, la France est marquée par une fraude massive, qu’il est possible de diviser en deux grands groupes : la fraude des entreprises et des ultra-riches, qui est d’ordre fiscal, et la fraude des particuliers, d’ordre social. Sans surprise, les priorités des deux camps sont diamétralement opposées, selon un sondage à paraître sur Valeurs Actuelles.


La gauche veut lutter contre la fraude fiscale

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Selon le sondage dont une partie a été révélée par Charles Prats sur Twitter, les priorités de la lutte contre la fraude sont très disparates en France. Les sympathisants de gauche, notamment EELV et La France Insoumise, priorisent largement la lutte contre la fraude fiscale et contre le travail au noir (fraude aux cotisations sociales) : 75% des répondants la priorisent à la lutte contre la fraude sociale.

Du côté des sympathisants PS, la lutte à la fraude sociale est un peu plus importante, de l’ordre d’environ 33% de sympathisants qui la priorisent. Quant au parti présidentiel, au centre, il se trouve parfaitement équilibré : 50% des sympathisants LREM répondent qu’il faut avant tout lutter contre la fraude fiscale et le travail au noir, et 50% contre la fraude sociale.

À droite, la fraude sociale inquiète plus

Du côté des partis de droite, c’est exactement l’inverse qui se produit : la fraude fiscale est largement secondaire, et c’est la fraude sociale qui apparaît comme prioritaire pour les sympathisants. 70% des sympathisants LR, 65% des sympathisants RN et même 75% des sympathisants d’Eric Zemmour jugent prioritaire cette lutte.

Difficilement quantifiables par nature, ces fraudes sont néanmoins de deux ordres différents. Si Charles Prats, ancien magistrat, l’estime à plus de 50 milliards d’euros par an, sans que ce calcul soit vérifié, la fraude sociale serait officiellement estimée par la Cour des comptes à 1 milliard d’euros, voire un peu plus.

La fraude fiscale, au contraire, réalisée par les ultra-riches et les entreprises peu scrupuleuses, est estimée à 100 milliards d’euros par an pour la France, en fourchette haute. Rien qu’en 2019, le fisc a récupéré 12 milliards d’euros de fraude fiscale, 7,8 milliards en 2020.