Présidentielle : Zemmour, candidat quasi déclaré le jour de son anniversaire ?






1 Septembre 2021

Les téléspectateurs de Cnews ont découvert, mardi 31 août, un Éric Zemmour en pleine forme, le jour de son 63e anniversaire. L’éditorialiste s’est lancé dans un vibrant plaidoyer pour défendre la thèse contestée du « Grand Remplacement ». Plaidoyer aux allures de déclaration de candidature...


​​ « La créolisation, c’est la croyance naïve que plusieurs cultures peuvent se côtoyer sur un même sol »

Les réseaux sociaux se souviendront surtout d’Éric Zemmour affublé d’un chapeau de mousquetaire, offert par Christine Kelly à tous les participants au plateau de « Face à l’info » sur Cnews, à l’occasion de l’anniversaire d’Éric Zemmour.

Les fins observateurs politiques se souviendront surtout de l’éditorialiste définitivement décomplexé pour parler du premier sujet développé dans l’émission :  « La France face au bouleversement démographique ».

« Un sujet dont on a pas le droit de parler normalement », mais qui se trouve être dans l’actualité, à la suite de la publication d’un rapport confidentiel consacré au bouleversement démographique par le magazine Causeur. Un rapport réalisé en 2019 par un organisme tout ce qu’il y a de plus officiel, France Stratégie, et qui révèle qu’en certains endroits du territoire, les enfants d’immigrés sont tout simplement majoritaires, parfois largement. Le titre de Causeur est sans équivoque : « Immigration et démographie urbaine : les cartes à peine croyables de France Stratégie ».

« C’est la définition même du Grand Remplacement », assène Éric Zemmour en commentant l’étude. À une Christine Kelly qui lui oppose que « même Marine Le Pen » est revenue sur cette appellation, Éric Zemmour répond : « Marine Le Pen ne veut pas assumer ce mot là, c’est son problème, moi je l’assume ». Et d’insister, face à l’animatrice qui propose de dire plutôt : « Bouleversement démographique ». 

« Non, parce que c’est plus qu’un bouleversement, c’est un authentique remplacement. Vous avez une population française, blanche, chrétienne, de culture gréco-romaine [...] et à la place, 40 ans plus tard, vous avez une population qui est maghrébine, africaine, et pour la plupart musulmane. Cela s’appelle un remplacement ».

Éric Zemmour débattra (seul) pendant quasiment toute la première demi-heure de l’émission de ce sujet du « Grand Remplacement », et de ses conséquences.


 

Éric Zemmour : « la gauche républicaine, c’est moi »

Bien entendu, les habitués de l’émission ont déjà entendu l’éditorialiste parler d’immigration et de « Grand Remplacement » . Mais en cette rentrée politique, cette très longue intervention d’Éric Zemmour sur ce sujet stratégique, qui sera certainement au centre de la campagne présidentielle, ne saurait être anecdotique. 

La démonstration d’Éric Zemmour dépasse en effet le constat atterré de l’évidence du « Grand Remplacement », sachant que même l’ONU parle dans ses rapports de « remplacement de population ». Zemmour martèle sur le plateau qu’il faut s’occuper de ce problème (autrement appelé « créolisation ») dans les plus brefs délais, tout en expliquant pourquoi le débat sur le sujet est difficile. On a du mal à croire qu’il ne se sente pas impliqué personnellement dans ce combat.

Mais ce sont surtout ses attaques répétées contre les représentants de la gauche d’aujourd’hui « qui a changé de système de valeurs » qui conduit Éric Zemmour à sortir de sa « réserve d’éditorialiste », si tant est qu'il se soit déjà censuré. « La gauche de Léon Blum, la gauche de Jean Jaurés aurait été d’accord avec moi. Ces gens-là me traitent d’extrême droite, alors que moi je reprends simplement les concepts de la gauche républicaine. La gauche républicaine, c’est moi ». 

La messe est dite. Éric Zemmour termine sa démonstration par ces mots. Qui laissent à penser que le probable futur candidat n’a pas l’intention de se présenter comme un candidat de droite demain, et encore moins sans doute, de participer à la primaire de LR. Mais qu’il envisage de se présenter en se tenant bien à distance des partis politiques, pour recueillir des voix de tous bords, y compris donc, d’électeurs traditionnels de la « gauche républicaine ». Dont acte !