Pub, de quoi ferrer les internautes






30 Juillet 2014

Le marché est tel que les publicitaires redoublent d’initiatives afin de traquer les internautes lors de leurs déplacements sur le Web. En parallèle, des chercheurs américains et belges ont mis en lumière une nouvelle façon de les suivre sur la toile.


Ce sont les sites Propublica et Mashable qui l’ont révélé. Des chercheurs des Universités de Louvain en Belgique, et de Princeton aux États-Unis ont trouvé un nouveau moyen de suivre les internautes. Comment cela marche t-il ? Quand un utilisateur ouvre une page sur Internet, des codes appelés script s’activent. Le navigateur produit alors une image unique pour chaque internaute appelée canvas fingerprinting.
 
Cette « empreinte » peut donc identifier un même utilisateur, et le suivre d’un site à l’autre. On l’aura compris, cela représente une manne pour les annonceurs. Ce système a un avantage par rapport aux cookies : il est plus dur à désactiver. En effet, de nombreuses extensions bloquent facilement les cookies. Aujourd’hui, le canvas fingerprinting reste très compliqué à contourner. Il serait installé sur environ 5% des 100 000 sites Internet les plus visités. Même le site de la Maison Blanche n’y échappe pas…
 
Pour autant, les responsables de ces sites ne sont pas forcément conscients que ces dispositifs de surveillance ont été installés. Le système est souvent incorporé par des entreprises proposant aux gérants des sites, des kits comportant des outils pour partager des contenus, particulièrement sur les réseaux sociaux.

Si le canvas fingerprinting existe depuis longtemps, deux nouveaux éléments ont été mis en lumière par les chercheurs. En premier lieu, le fait qu’une société l’adopte a grandement contribué à standardiser sa présence, tout en améliorant son action et son efficacité. Par ailleurs, les techniques de ce mécanisme de contrôle ont récemment progressé, dépassant les objectifs initiaux.

En France, beaucoup de sites ont opté pour cette fonctionnalité. Résultat, les utilisateurs sont surveillés sans le savoir. Outre les sites de médias, (Télérama, Alternatives Economiques, Grazia), ceux de sociétés aussi variées qu’Adidas, Fnaim ou Volkswagen, de facs ou de collectivités locales... Les entreprises qui conçoivent ces systèmes, Ligatus et Addthis, pour ne pas les citer, minimisent la portée de ces empreintes digitales ou canvas fingerprinting.