Remaniement : la « parité » bafouée, les stéréotypes de genre l’emportent






5 Juillet 2022

Mauvaise nouvelle pour les femmes en France : le gouvernement Borne 2, dont la composition a été dévoilée lundi 4 juillet 2022, est tout sauf paritaire. Certes, il y a effectivement 21 femmes pour 21 hommes, mais selon le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE), cette parité est totalement « de façade ».


Un nombre identique de femmes et d’hommes, mais…

Dès l’annonce de la composition du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne, les critiques ont fusé de la part des opposants comme des défenseurs des droits des femmes. La parité présentée en termes de nombre de nominations ne correspond en réalité pas à une parité de pouvoir. Le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes, organe indépendant consultatif, est du même avis et le fait savoir dans un communiqué de presse publié le 5 juillet 2022.

« Le nouveau gouvernement n’échappe pas à une parité de façade », écrit le HCE. En cause, l’attribution des postes et des nominations. « Derrière la parité purement quantitative se joue aussi la parité de responsabilité : 9 des 10 secrétariats d’État sont tenus par des femmes, contre 5 sur 16 de plein exercice, permettant d’atteindre une parité purement arithmétique. »

Des stéréotypes de genre qui ont la vie dure

Outre avoir nommé plus d’hommes à des ministères de plein exercice et plus de femmes à des secrétariats d’État, le nouveau gouvernement tombe totalement sous le coup des stéréotypes de genre. Les hommes y sont surreprésentés dans les ministères régaliens, souligne le HCE, puisqu’ils occupent 4 des 5 postes disponibles.

Inversement, les femmes sont largement majoritaires dans les « ministères sociaux » où elles occupent 7 postes sur 9. « La répartition des ministères répond, dans la continuité des précédents gouvernements, à des biais de genre et à des stéréotypes de sexe », juge le Haut Conseil à l’Égalité.