Seulement un tiers de l’épargne Covid dépensé en 2021 ?






20 Avril 2021

L’agence Moody’s a publié, lundi 19 avril 2021, une étude sur l’épargne Covid, le surplus d’épargne lié à l’impossibilité de dépenser en 2020, au niveau mondial. Elle atteint un montant astronomique de plus de 5.000 milliards de dollars… mais il y a un doute sur le fait qu’elle sera dépensée somme le souhaitent les gouvernements.


Surplus d’épargne Covid : revenu ou patrimoine ?

Pixabay/stevepb
L’étude de l’agence Moody’s soulève un problème pour les gouvernements du monde entier qui, comme le gouvernement français, comptent sur l’épargne Covid pour relancer l’économie. C’est tout du moins le cas dans les économies avancées où le moteur principal de la croissance est la consommation. Or, comme le souligne Mark Zandi, chef économiste chez Moody’s, tout dépendra de la manière qu’auront les ménages d’apprécier les sommes économisées.

Selon Moody’s, ce sont essentiellement les ménages riches qui ont cumulé de l’épargne. Pour les États-Unis, par exemple, 90% de l’épargne Covid serait entre les mains de ménages aisés, propriétaires de leur maison principale, et 75% entre les mains de ménages ayant fait des études supérieures. Or, pour Mark Zandi, ces ménages sont plus susceptibles de considérer ces sommes comme du « patrimoine » et non du « revenu ».

C’est un problème : alors que le revenu est destiné à être dépensé, le patrimoine est destiné à être conservé voire agrandi. De quoi remettre en question la relance que ce surplus d’épargne pourrait apporter.

5.400 milliards de dollars d’épargne Covid

La question de la dépense effective de l’épargne Covid est d’autant plus fondamentale pour la reprise économique qu’au niveau mondial, selon Moody’s, les montants économisés atteindraient 5.400 milliards de dollars. L’équivalent d’environ 6 % du PIB mondial. La moitié de cette somme, 2.600 milliards de dollars, serait par ailleurs aux mains des ménages américains.

Or, cette différence entre patrimoine et revenu pourrait conduire les ménages à dépenser bien moins qu’espéré par les gouvernements : seulement un tiers de ces sommes se transformeront en consommation en 2021 selon l’agence. Pour la France, sur les près de 150 milliards d’euros économisés par les ménages selon l’OFCE, ce ne seraient donc que 50 milliards d’euros qui soutiendront la relance.