Superprofits : les Français favorables à une taxation






25 Mars 2024

Dette public croissante et un déficit public qui dérape… la situation économique de la France est critique. La question de la taxation des superprofits des grandes entreprises revient, sans surprise, au devant de la scène. Mais entre le gouvernement et les Français, les avis divergent.


Les Français veulent une taxation plus juste

La remise en question des superprofits par les Français s'inscrit dans un contexte de crise économique où le gouvernement a annoncé une série de mesures d'austérité. Face à cela, une interrogation émerge : pourquoi les entités les plus prospères ne participeraient-elles pas de manière plus substantielle à l'effort collectif ?

Un sondage mené par le journal Libération et publié le 25 mars 2024 révèle que 65% des Français sont en faveur d'une taxation temporaire sur ces superprofits. Plus encore, 52% des sondés soutiennent le rétablissement de l'Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF), perçu comme un moyen de rééquilibrer la contribution fiscale entre les citoyens. Un coup dur pour Emmanuel Macron qui avait fait de la suppression de l’ISF une de ses premières mesures lors de sa première élection en 2017.

Le gouvernement ne veut toujours pas taxer

Le gouvernement, pour sa part, est loin d’être du même avis. Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, souligne l'importance de maintenir le cap sur une politique économique qui, selon lui, a jusqu'à présent porté ses fruits. Il insiste sur la nécessité de réduire les dépenses publiques inefficaces plutôt que d'imposer de nouvelles taxes aux entreprises. Sauf que les Français risquent de ne pas comprendre pour quelle raison les bénéfices record ne seraient pas taxés alors qu’on coupe dans les dépenses de l’État par manque de moyens.

Alors que le gouvernement évoque la mise en place d'une taxation exceptionnelle, la Contribution sur la Rente Inframarginale (CRI), pour récupérer les bénéfices extraordinaires réalisés par les énergéticiens, la portée de cette mesure reste limitée. Or, pour les Français, ça risque de rajouter de l’injustice : 75% des interrogés par Libération estiment déjà que la fiscalité est injuste et profite aux plus riches.