Télétravail : la tentation du flicage par les outils de collaboration



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur



30 Novembre 2020

Pour les entreprises qui ont été contraintes de se mettre au télétravail à cause des conditions sanitaires l’utilisation des outils de travail par collaboration peut entrainer des déviances.


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Heure de la dernière connexion. Temps passé sur un travail. En ligne ou déconnecté. Le monde du télétravail peut devenir très angoissant pour des collaborateurs. Une étude publiée par ISG Research en juin dernier l’avait souligné, comme le note Le Journal du Geek  : « Cette étude publiée par ISG Research et publiée en juin dernier démontre par exemple que l’intention d’achat de solutions de surveillance à distance des employés et d’outils de productivité a été multipliée par plus de 50 au cours du premier confinement, preuve qu’il s’agit d’une réelle préoccupation des employeurs. Mais plutôt que de se pencher sur des logiciels spécifiques, ces derniers pourront dorénavant utiliser les outils de la suite Office 365 de Microsoft, qui vient d’intégrer une fonction permettant aux employeurs de surveiller leurs salariés. »

Car c’est bien ce que permet, au passage, de faire les outils d’analyse qui donne un score de productivité entre 0 et 800 aux travailleurs. « Le problème, c’est que, comme le note The New Republic, ce fameux « score de productivité » est accessible par les dirigeants d’une société pour chaque employé, et ce chiffre peut aussi bien être comparé à celui d’autres employés, voir même à des scores issus des salariés d’autres entreprises. Pire encore, l’outil pourrait être dupé facilement, et certains employés pourraient ainsi « gonfler » leur score, créant une situation de compétition entre employés. Du côté de Microsoft, on se défend d’une volonté d’instaurer un outil de surveillance : « le score de productivité n’est pas un outil de suivi du travail ». La firme de Redmond précise que les données sont agrégées sur une période de 28 jours pour chaque utilisateur, et qu’il reste possible d’anonymiser ses données » appuie le site spécialisé. 

La tendance n’est pas une surprise. Car pour les professions dont les tâches permettaient de télétravailler, lorsque les employeurs n’y avaient pas recours, c’était souvent par manque de confiance dans l’efficacité de cette organisation. Contraints de s’y mettre, ils n’ont pas forcément changé d’avis.