Tous addicts à la « junk food » ?






15 Septembre 2014

C’est ce que révèle une étude américaine, menée par le journaliste Michael Moss. Les résultats, sont compilés dans une somme explosive : « Sucre, sel et matières grasses, comment les industriels nous rendent accrocs », parue la semaine dernière chez Calmann-Lévy, et pour laquelle, le journaliste du New York Times, a reçu le prestigieux Prix Pulitzer en 2010.


La malbouffe, ou junk food en Anglais, agirait sur nous comme une drogue. C’est la thèse défendue par le journaliste du New York Times,  Michael Moss, dans son livre, « Sucre, sel et matières grasses, comment les industriels nous rendent accrocs », sorti en France la semaine dernière chez Calmann-Lévy. Dans son opus, il explique en effet que les responsables de l’industrie agroalimentaire sur-salent les aliments, ont la main leste sur le sucre et les matières grasses.

Pourquoi ? Parce que ces aliments transformés agissent sur certaines zones cérébrales, de façon perverse : quand on les consomme, ils activent les régions du cerveau liées à la récompense et au plaisir. Autrement dit, ils rendent dépendants. Pour l’auteur du livre, « les fabricants de nourriture industrielle ont redoublé d’efforts pour dominer l’alimentation. » Résultat, obésité, maladies cardio-vasculaires, diabète sont en hausse exponentielle dans les pays industrialisés.

Le marché de l’agroalimentaire, à l'origine des produits transformés, représente des sommes colossales. Ainsi, pour la faire courte, les industriels redoubleraient de « trucs » pour nous faire consommer encore et encore. Ces produits sucrés, salés et gras apportent un plaisir immédiat. Michael Moss explique : « Notre bouche entière, palais compris, raffole du sucre. » Ces récepteurs contenus dans la bouche et le palais agissent directement sur le cerveau en envoyant des messages de plaisir, voir de récompense. Il n’y a qu’un pas pour penser que les industriels de l’agroalimentaire, fabriquent des produits contenant des doses de sucre, de sel et de matières grasses qu'ils augmentent de façon volontaire. C’est sans compter avec les exhausteurs de goût, les conservateurs…

Résultat, pour les consommateurs, dépendance et pulsions sont en rendez-vous. Au printemps dernier, Michael Moss expliquait dans les Inrocks : « Des études neurobiologiques ont démontré que le sucre et la graisse peuvent rendre high comme le ferait la cocaïne. Certes, l’industrie pointe avec raison que cette science est balbutiante et que les études sont menées sur des rongeurs, pas sur des humains. Mais je me réfère à la dirigeante de l’Institut national des drogues, Nora Volkow, qui m’a confié que le sucre industriellement transformé pouvait développer les mêmes schémas d’addiction que les drogues dures. » Attention donc, aux chips, aux sodas, pizzas, burgers, fromages, gâteau industriels, bonbons. Ces aliments rendraient accrocs. D'ailleurs, tout le monde l'a déjà expérimenté : difficile de se limiter à une chips, c'est souvent le paquet que l'on boulotte en deux temps trois mouvements, sans pouvoir s'arrêter.

« Sucre, sel et matières grasses, comment les industriels nous rendent accrocs », Michael Moss (Ed. Calmann-Lévy).