Des augmentations salariales en réponse à l’inflation
En 2022, les salariés français ont subi une perte de pouvoir d’achat de 3%. Toutefois, 2023 semble marquer un tournant. Deux études récentes prévoient une augmentation des salaires entre 4,7% et 4,95%, un niveau inédit depuis une décennie. Cette hausse est d’autant plus remarquable qu’elle représente presque le double de celle de l’année précédente, qui avait stagné autour de 2,8%. Les non-cadres, notamment les ouvriers et employés, devraient bénéficier d’une augmentation d’environ 5%, contre 4,5% l’année précédente. Les cadres, quant à eux, devraient voir leurs salaires augmenter de 4%.
L’inflation, qui avait connu une hausse rapide en 2022, semble ralentir, avec une prévision de 4,5% en juin 2023 contre 5,2% l’année précédente. Cette stabilisation, couplée à l’augmentation des salaires, devrait permettre d’éviter une nouvelle perte de pouvoir d’achat. Cependant, il est à noter que depuis le début de l’inflation, les prix ont augmenté de 3% de plus que les salaires, une situation sans précédent depuis l’après-guerre.
Les motifs d’une telle augmentation
Les augmentations générales de salaires ne sont qu’une partie de l’équation. Les primes, en particulier celles liées au partage de la valeur, gagnent en importance. En effet, le gouvernement a décidé de renforcer l’accord national interprofessionnel (ANI) visant à augmenter ces primes, notamment dans les PME. En 2023, la prime moyenne devrait approcher les 800 euros, contre 675 euros en 2022.
Par ailleurs, les augmentations individuelles sont de plus en plus courantes, en raison de la tension sur le marché de l’emploi. Ces augmentations sont attribuées à plus de la moitié des salariés, reflétant la volonté des entreprises de reconnaître et de fidéliser leurs talents. Cette tendance est particulièrement marquée dans les secteurs des médias, de la finance et de l’industrie. Si 2023 marque une année d’augmentation salariale notable, elle est le fruit d’une combinaison de facteurs, dont la volonté des entreprises de rester compétitives dans un marché du travail dynamique et la nécessité de répondre à l’inflation croissante.