​Coronavirus : la « prudence » pour justifier tant d’agitation



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur



4 Mars 2020

Lors d’une émission dédiée sur France 2, le ministre de la Santé, Olivier Véran a confirmé ce que l’on pressentait en écoutant les spécialistes français de virologie. Tout ce ramdam et ces préoccupations sont issus d’une « prudence » toute politicienne.


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« Pourquoi ces mesures pour un virus qui fait moins de morts que la grippe ? » En voilà une bonne question posée par un spectateur de l’émission de France 2 à laquelle participait hier le ministre de la Santé, Olivier Véran et des experts du monde médical. La réponse à cette question, que les experts de virologie semblent vouloir poser au monde politique depuis quelques jours, obtient une réponse qui confirme que la réaction est d’ordre politique plutôt que sanitaire. 
 
 Dans un premier temps, le ministre (dont la réponse filmée est à retrouver au-dessus d’un article de FranceInfo) a résumé ce que rappellent les chercheurs depuis le début de l’année :  « La grippe, en moyenne, c'est chaque année 8 000 morts et 2,5 millions de Français qui sont malades, a-t-il rappelé. Le coronavirus, ce que l'on sait, c'est que 8 patients sur 10 vont développer une forme sans symptome ou avec des symptomes légers. Cela peut aller du rhume à un syndrome grippal." Ensuite, "15% des patients vont faire des troubles respiratoires plus sévères qui peuvent aller jusqu'à la pneumonie, donc vous avez les poumons qui sont infectés", a poursuivi le ministre. "Ce sont souvent des patients qui sont âgés, qui ont déjà ce que l'on appelle des comorbidités (donc des gens qui sont déjà fragiles), a-t-il ajouté, rappelant qu'en Italie sur les quelque 50 décès comptabilisés, tous étaient des patients âgés présentant des comorbidités. Enfin, le covid-19 présente "une mortalité qui est estimée entre 1 et 2%" »
 
Un constat peu inquiétant qui rejoint celui de la communauté scientifique et amène habituellement à questionner la légitimité de décisions aussi drastiques. Mais dans un second temps, le ministre montre que du point de vue de la politique, appeler au calme n’est pas envisageable : « Quand vous êtes face à une forme d'incertitude, et que vous avez un virus qui vient de muter, qui provoque des complications respiratoires ou des complications immunologiques que l'on ne maîtrise pas parfaitement, la prudence s'impose". D'après le ministre, "on est absolument obligés de tenir compte de ces paramètres que l'on ne maîtrise pas". Et de conclure : "En médecine, c'est important, c'est ce que l'on appelle le principe de précaution et l'obligation de moyens à défaut d'avoir l'obligation de résultats." »