​SpaceX triomphe, sa fusée géante Starship parvient enfin à atterrir sans encombre



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6 Mai 2021

Après quatre échecs cuisants, la réussite de l’atterrissage de la fusée géante Starship de la société SpaceX est un succès autant qu’un soulagement. Le sous-traitant de la Nasa qui a promis aux Etats-Unis une reprise de contrôle des missions spatiales joue gros.


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« Atterrissage de Starship nominal ! » a exulté Elon Musk. Une exclamation synonyme de soulagement pour le milliardaire alors qu’avant cet essai réussi mercredi 5 mai pour la fusée, quatre explosions avaient couronné les précédents. « Des flammes s'échappaient de la base de la fusée peu après l'atterrissage, selon la retransmission vidéo diffusée par l'entreprise, mais elles semblaient avoir été éteintes grâce à des canons à eau quelques minutes plus tard. Un tel feu « n'est pas inhabituel » compte tenu de la masse de carburant utilisé par cet énorme engin de 50 mètres de haut, a expliqué un commentateur de SpaceX lors du direct vidéo, John Insprucker. Ce prototype, nommé SN15 pour « Serial Number 15 », a décollé à la verticale grâce à ses trois moteurs depuis Boca Chica, au Texas, et le véhicule s'est ensuite renversé pour se placer en position horizontale en l'air. SpaceX n'a pas précisé s'il avait réussi à atteindre les 10 kilomètres d'altitude, son objectif, comme lors des précédents tests. La fusée est ensuite redescendue se poser sur une piste tout près du lieu de décollage, en se replaçant auparavant à la verticale » raconte Le Figaro.
 
Il a fallu essuyer les plâtres pour arriver à ce résultat, rappelle le quotidien, « début mars, un autre prototype, SN10, avait lui aussi réussi à atterrir, mais il avait finalement explosé quelques minutes après s'être posé au sol. Auparavant, SN8 et SN9 avaient été lancés respectivement en décembre et début février, mais s'étaient écrasés dans de grandes boules de feu au moment de leur retour au sol. Enfin, fin mars, SN11 avait décollé dans un épais brouillard, mais le test s'était lui aussi soldé par une explosion. Ces essais se produisent dans une zone quasi déserte, près de la frontière avec le Mexique et au bord du golfe du Mexique - un lieu suffisamment vide pour qu'un accident ou une explosion ne cause pas de dommages, ni ne fasse de victimes. »
 
Ce succès était très attendu au-delà du groupe de l’excentrique Musk. Car outre les ambitions martiennes que SpaceX affiche pour l’appareil, c’est la Nasa qui a jeté son dévolu sur l’engin. « La future fusée sera composée, en plus du vaisseau habité, d'un premier étage appelé Super Heavy. Le tout mesurera 120 mètres de hauteur et sera capable d'emporter 100 tonnes à son bord. En attendant, c'est Starship - modifiée d'ici là - que la Nasa a choisi pour amener les prochains astronautes américains sur la Lune dans le cadre du programme américain Artemis. Les astronautes seront lancés depuis la Terre par une autre fusée, SLS, développée par la Nasa, qui s'amarrera à une station orbitale lunaire appelée Gateway. C'est là que Starship devra les y attendre, prête à recevoir les astronautes pour la dernière étape du voyage jusqu'à la surface de la Lune » explique Le Figaro. Rappelant au passage que le principal concurrent de SpaceX, Blue Origin, a déposé une plainte copntre le choix de la société de Elon Musk par la Nasa, qui s’est fait à ses dépens.