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Air France : l’État recapitalise pour faire face à la crise







6 Avril 2021

Comme tout le secteur de l’aérien, Air France a durement été touchée par la crise de la Covid-19 qui a cloué au sol les avions et les passagers. Une crise qui dure encore début 2021 et qui coûte cher à la compagnie. Cette dernière a obtenu l’aide de l’État… par le biais d’une recapitalisation.


Le prêt à Air France transformé en obligations

Pixabay/gunthersimmermacher
Pixabay/gunthersimmermacher
Les discussions ont été compliquées entre Air France, la France et la Commission européenne, et pour cause. Le plan, validé désormais selon les annonces faites le 5 avril 2021, prévoit tout simplement une recapitalisation de la compagnie par le biais de la transformation d’un prêt d’État accordé en 2020. Air France avait alors reçu 7 milliards d’euros d’aides, sous la forme de 4 milliards de Prêt Garanti par l’État (PGE) et 3 milliards de prêt d’État. Afin d’éviter qu’Air France ne doive rembourser ces trois milliards, ils seront transformés en obligation convertibles.

De fait, le gouvernement fait tout simplement une montée au capital d’Air France, jusqu’à en détenir 29,9% des parts et devenir le premier actionnaire de la compagnie, derrière les Pays-Bas. Cette opération permettra en outre à Air France de recueillir 1 milliard d’euros supplémentaires auprès d’investisseurs qui voudraient également participer à une montée au capital.

Cession de créneaux pour compenser

Reste qu’une telle opération, au sein de l’Union européenne, ne peut être faite sans l’aval de Bruxelles. Le gouvernement français l’a obtenu, mais non sans que cela contraigne Air France à céder une partie de ce qui fait sa puissance : des créneaux de départs et arrivées aux aéroports de Roissy et Orly.

Pas moins de 18 créneaux, soit 9 départs et 9 arrivées, seront ainsi cédés à d’autres compagnies, qui devraient se les arracher. Surtout les compagnies low-cost, anticipant ainsi la reprise du tourisme et des voyages. D’autant plus que ces créneaux valent cher : 45 millions d’euros chacun, soit une cession d’une valeur de plus de 800 millions d’euros.