Avoir plutôt que remboursement : UFC que Choisir assigne en justice 20 compagnies aériennes



Journaliste pour VA Press. En savoir plus sur cet auteur



20 Mai 2020

UFC-Que Choisir a pris à bras le corps la question du remboursement des billets d’avion. Alors que plusieurs compagnies imposaient à leurs clients des avoirs plutôt que des remboursements, l’association a assigné 20 compagnies en justice.


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Ce n’était pas du bluff. Alors que l’UFC Que Choisir avait prévenu que des actions judiciaires pourraient être envisagées, l’association vient d’annoncer qu’elle assignait en justice 20 compagnies aériennes. Le mois dernier, 57 compagnies aériennes avaient été interpellées par des mises en demeure sur ce sujet. Depuis le début du confinement, nombre de clients ont rapporté les blocages rencontrés lorsqu’ils essayaient de se faire rembourser leurs billets. Les compagnies refusant de s’exécuter proposaient des avoirs pour limiter les pertes de cette période d’arrêt de leurs activités. 
 
« La législation européenne prévoit qu'en cas d'annulation, le voyageur doit se voir proposer soit un nouvel itinéraire, soit un remboursement. Ce dernier reste la règle, et peut se faire sous forme d'un avoir mais seulement avec l'accord du consommateur, a rappelé la semaine passée la Commission européenne. Or "certaines compagnies font croire aux consommateurs que la situation particulière de pandémie leur permettrait de ne proposer qu'un bon d'achat. D'autres acceptent de rembourser leurs passagers mais en suspendent le paiement jusqu'à une date indéterminée, voire après la fin de la crise sanitaire", dénonce l'UFC-Que Choisir » rapporte LCI.

Les vingt compagnies retenues sur les cinquante-sept sont les « principales » explique l’UFC-Que Choisir : Air France, KLM, Transavia, Ryanair, Vueling, Lufthansa, Turkish Airlines, Emirates, Royal Air Maroc, Tunisair, Air Algérie, TAP Air Portugal, Volotea, Air Caraïbes, Norwegian, Air Austral, Air Europa, Air Corsica, Corsair et Air Transat. Pour les responsables de cette initiative, il ne sera pas compliqué d’argumenter que le non-remboursement de sommes importantes en période de crise économique est inacceptable. D’autant que la proposition d’avoir pour des billets quand les situations économiques sont bouleversées est difficilement recevable. Que vont faire les touristes qui n’ont plus les moyens de voyager ou ceux qui avaient réservés dans des lieux qui ont fait faillite ?

Tout en admettant évidemment que la période est compliquée pour ces sociétés, l’association de défense des consommateurs assume sa démarche d’assignation. « Les passagers n'ont pas vocation à être les financiers des compagnies aériennes, il y a des banques pour cela », plaide le responsable du service juridique de l’association, cité par l’Agence France presse.