NLTO
/ Magazine d'actualité politique, économique et internationale /




Le taux d'usure immobilier franchit le seuil de 5%







29 Juin 2023

Alors que le taux d'usure atteint un niveau inédit depuis 2012, les emprunteurs et les institutions financières se préparent à naviguer dans un paysage immobilier en mutation. Cette hausse, qui pourrait faciliter l'accès au crédit pour certains, pourrait également rendre l'emprunt plus coûteux pour d'autres.


Une hausse significative du taux d'usure

Le taux d'usure, ou TAEG maximal auquel les banques sont autorisées à prêter de l'argent, a connu une augmentation notable en juillet 2023. Pour la première fois depuis 2008, ce taux a franchi le seuil symbolique de 5%. Les prêts de 20 ans et plus sont désormais soumis à un taux d'usure de 5,09%, contre 4,68% en juin 2023. Cette hausse représente une augmentation de 1,3 point en seulement cinq mois pour cette catégorie de prêts immobiliers.

Comme chaque mois depuis le début de la mensualisation, en février 2023, cette hausse permettra à certains dossiers d’être débloqués, dès lors que le prêt dépassait initialement ce taux maximum. Et elle n’est probablement pas la dernière de l’année 2023.

Les conséquences pour les emprunteurs et les banques

Cette hausse du taux d'usure a un double tranchant. D'une part, elle offre aux banques une marge de manœuvre plus importante pour prêter aux ménages. D'autre part, elle pourrait entraîner une augmentation des taux de crédit, rendant l'emprunt plus coûteux pour certains ménages. Les taux moyens actuels sont de 3,6% sur 15 ans, 3,8% sur 20 ans et 4% sur 25 ans, mais des taux supérieurs à 4% sont fréquemment proposés pour des prêts de 20 ans et plus.

En outre, la Banque centrale européenne (BCE) a exprimé sa volonté de continuer à augmenter ses taux directeurs pour contrer l'inflation. Dans ce contexte, certains experts prévoient que les taux pourraient atteindre 4,5% d'ici la fin de l'année, voire 5% début 2024. Cette situation pourrait réduire encore davantage la capacité d'emprunt de certains ménages, rendant l'achat immobilier encore plus difficile sans une baisse significative des prix.