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Restaurants et désobéissance : Bruno Le Maire menace de retirer les aides







1 Février 2021

De plus en plus d’affaires sur des restaurants qui ont ouvert malgré la pandémie et l’interdiction d’accueillir du public sont relayées par les médias. Après l’affaire du Poppies à Nice mercredi 27 janvier 2021, voilà qu’un restaurateur du Doubs a appelé à la désobéissance civile sur une vidéo très partagée sur les réseaux sociaux. Le gouvernement a haussé le ton.


Bruno Le Maire menace les restaurateurs de les priver d’aides

Pixabay/Free-Photos
Pixabay/Free-Photos
La multiplication de ces actions de désobéissance civile met dans l’embarras le gouvernement, d’autant plus que des responsables de la justice et de l’ordre public, notamment un commissaire et un magistrat, ont déjà fait l’objet de verbalisations dans des restaurants ouverts. Face au nouvel appel à l’ouverture des restaurants, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a haussé le ton.

Sur RTL, lundi 1er février, il a donc menacé les restaurateurs : s’ils ouvrent malgré l’interdiction, ils pourraient encourir une suspension des aides publiques déployées pour faire face aux fermetures administratives. Une première suspension d’un mois d’aides sera infligée en cas de première verbalisation, et une suspension définitive pourra être décidée en cas de récidive.

La désobéissance critiquée de toutes parts

La sanction est très lourde : une suspension des aides entraînerait la quasi certitude d’une fermeture de l’établissement, alors que ces derniers sont malgré tout autorisés à faire de la vente à emporter.

Du côté du collectif « Restons ouverts », qui milite pour la réouverture des restaurants, les actions de désobéissance sont par ailleurs critiquées et les menaces de Bruno Le Maire prises aux sérieux : « Ouvrez, faites de la cuisine, faites de la vente à emporter, c’est autorisé, mais n’accueillez pas de clients à l’intérieur. Il y a quand même un virus qui circule et des risques qui sont forts. Ne rajoutons pas des drames à des drames. N’ouvrez pas, les sanctions vont être lourdes », a déclaré sur BFMTV lundi 1er janvier 2021 Stéphane Manigold, porte-parole du collectif.

Du côté des syndicats et associations des professionnels, c’est globalement le même discours qui est relayé : s’ils comprennent la détresse des restaurateurs, ils ne cautionnent pas les actions visant à braver la loi.