Télétravail : surveillance accrue des employés






6 Avril 2023

Alors que la surveillance du télétravail s'est largement répandue pendant la pandémie, certaines pratiques sont interdites en France. Quelles sont les règles en vigueur pour encadrer la surveillance des salariés en télétravail et quels sont les outils autorisés ou interdits ?


Une surveillance généralisée du télétravail et ses conséquences

La pandémie de Covid-19 a favorisé la généralisation du télétravail, mais a également entraîné une surveillance accrue des employés par les entreprises. Selon une étude menée par ResumeBuilder, 96% des entreprises surveillent désormais leurs salariés en télétravail. Cette surveillance vise principalement à contrôler la productivité des employés, avec 63% des entreprises interrogées estimant que cela a amélioré les performances. Cependant, cette surveillance a également des conséquences négatives, avec plus de 70% des employeurs ayant constaté des démissions suite à la mise en place de ces dispositifs, et des licenciements massifs dans certains cas.

En France, la surveillance des salariés en télétravail est encadrée par la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL). Les dispositifs de surveillance doivent être justifiés, proportionnés, transparents et préalablement portés à la connaissance des employés. Les entreprises doivent également déclarer ces dispositifs à la CNIL. Parmi les outils autorisés, on trouve les réunions de débriefing, les tableaux de reporting, le contrôle de la messagerie professionnelle et des connexions à Internet, ou encore les documents de travail.

Les pratiques de surveillance interdites en France

Certaines méthodes de surveillance sont cependant interdites par la CNIL, car elles sont jugées trop invasives et disproportionnées. Parmi celles-ci figurent la surveillance vidéo par webcam, le partage continu de l'écran de l'ordinateur, l'utilisation de keyloggers (enregistrement des frappes sur le clavier) et l'enregistrement des appels téléphoniques. Les entreprises doivent veiller à respecter ces interdictions pour ne pas enfreindre les droits de leurs employés.

Pour contrôler le temps de travail des salariés en télétravail, plusieurs outils sont autorisés, tels que la badgeuse dématérialisée, l'auto-déclaration ou le contrôle des temps de connexion aux logiciels et applications de l'entreprise. Ces outils permettent de maintenir un suivi du temps de travail sans porter atteinte à la vie privée des salariés, en instaurant un climat de confiance mutuelle entre l'employeur et l'employé.