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Tourisme de bouche







18 Mai 2016

Comme il y a des « angles » dans les articles de presse, il y a également des thématiques pour le tourisme, notamment gastronomiques. Ou comment découvrir Londres ou Rome par le biais de leurs spécialités culinaires.


Tourisme de bouche
Rome, Londres, Paris, Strasbourg… Le point commun entre ces villes ? Aujourd’hui, il est tendance de les découvrir par le biais de leurs spécialités culinaires. Cette nouvelle forme de tourisme séduit de plus en plus d’adeptes. Dans la plupart des cas, ce sont des tenants de l’authenticité. Ces visites d'un nouveau genre associent « découverte culturelle et gastronomique », peut-on lire dans M Le Magazine du Monde. Partie prenante de ce concept Food and City Tours, Virginie Holm, une guide conférencière originaire de Strasbourg. Ainsi, à Strasbourg, « dans la célèbre boutique de La Cloche à fromage, un petit groupe d’Américains dégustent un munster (…) Leur visite guidée les conduira ensuite au Bon Vivant pour goûter une tarte flambée à la winstub », rapporte M.
 
Si à Strasbourg, on parle de Food and City Tours, à Paris, on parle de Paris by Mouth ou de Secret Food Tour Paris, des « tours » incontournables dans ce secteur. Dans tous les cas, les Américains, en majorité, en sont friands, suivis par les Australiens et les Britanniques, voire quelques Français. Pourquoi ce succès ? Virginie Holm répond : « à l’heure de la mondialisation, la gastronomie reste un marqueur identitaire fort. » Aujourd'hui, la gastronomie incarne un signe d’authenticité. De quoi aussi, se différencier « à l’ère du tourisme de masse. » Aujourd’hui, la nourriture « distingue le vrai voyageur, amateur d’art et de traditions, du faux, acheteur d’objets d’aéroport et de folklore artificiel », explique au Monde, Saskia Cousin, sociologue du Tourisme à l’Université Paris-Descartes.
 
Taste of Marais, Montmartre Food Tour, Twilight Soho Food Tour à Londres… Ce tourisme de bouche allie les notions de patrimoine avec celles de luxe et de gastronomie. Une façon pour les touristes, « d’approfondir leur connaissance et leur compréhension des autres à travers, notamment la gastronomie », selon M. Un mouvement en plein essor. Pour autant, il ne convainc pas tout le monde. Ainsi, Saskia Cousin confie au Monde : « le touriste cultivé veut montrer qu’il a le palais affûté et qu’il ne fait pas que bronzer idiot. Mais le goût du Marais et du Quartier latin à près de 95 €, ce n’est pas alternatif, c’est simplement élitiste. » Après tout, il faut de tout pour faire un monde, surtout aux portes du palais.