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120 millions d'euros pour l'hébergement d'urgence







9 Janvier 2024

Face à une vague de froid sans précédent et à une crise du logement croissante, le gouvernement a annoncé des mesures importantes pour améliorer et étendre l'accès à l'hébergement d'urgence, y compris une augmentation importante du financement et des places disponibles.


L'hébergement d'urgence en panne

Le ministre délégué au Logement, Patrice Vergriete, a annoncé l'allocation de 120 millions d'euros supplémentaires pour renforcer le système d'hébergement d'urgence en France. Cette décision intervient en réponse à un épisode de froid intense, connu sous le nom de « Moscou-Paris », qui a poussé les préfectures métropolitaines à activer le plan grand froid.

Ce plan vise à protéger les personnes vulnérables en période de basses températures, notamment en augmentant le nombre de places disponibles en hébergement d'urgence. La nouvelle enveloppe financière permettra la création de 10.000 places supplémentaires, répondant ainsi aux demandes formulées mi-décembre par divers élus et associations.

Patrice Vergriete souligne que l'objectif de cette initiative ne se limite pas à la création de nouvelles places d'hébergement, mais vise également à prévenir les situations d'urgence et à faciliter la sortie rapide de ces hébergements. Il insiste sur l'importance d'une meilleure coordination avec les collectivités locales et sur la prévention des expulsions pour réduire le nombre de personnes nécessitant un hébergement d'urgence. Le ministre met en lumière le besoin d'une réforme en profondeur du système, évoquant notamment une attention particulière aux femmes et enfants à la rue.

Au-delà de l'urgence, vers une réforme structurelle

Bien que le ministère du Logement rapporte une augmentation du nombre de places disponibles depuis 2017, avec 203.000 places actuellement contre 93.000 il y a dix ans, et une aide apportée à 440.000 personnes sans abri, les critiques demeurent. Les associations et élus locaux, bien que reconnaissant les progrès, jugent ces mesures insuffisantes face à l'ampleur de la crise.

Ils rappellent que chaque soir, environ 3.000 enfants, dont 700 de moins de trois ans, sont refusés par le numéro d'urgence 115. En outre, des maires de grandes villes françaises ont exprimé leur inquiétude quant à la viabilité du système actuel et ont même initié des recours judiciaires contre l'État pour obtenir le remboursement des dépenses municipales engagées en faveur des sans-abri.

En parallèle, l'Élysée a récemment annoncé des efforts supplémentaires dans le Pas-de-Calais, où 470 places d'hébergement d'urgence ont été créées suite à des inondations. Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d'une action rapide pour aider les populations affectées par les conditions climatiques difficiles.