NLTO
/ Magazine d'actualité politique, économique et internationale /




Déficit : panique pour des chiffres très mauvais







21 Mars 2024

La France s’achemine vers un déficit public supérieur à 5% du Produit Intérieur Brut (PIB) pour l'année 2023. Cette annonce, faite par Thomas Cazenave, ministre délégué chargé des Comptes publics, confirme l’incapacité du gouvernement à atteindre des résultats dignes de ses ambitions. Le gouvernement visait en effet en 2023 un seuil de 4,9% pour le déficit du pays.


Le déficit français explose en 2023

L’État français doit faire face à ce constat plus sombre que prévu. Selon les informations du journal Les Echos, le déficit pourrait même être de 5,3% voire plus. Pour l’instant, l’exécutif a réagi en opérant une réduction de 10 milliards d’euros dans ses dépenses pour 2024 et en annonçant un plan d’austérité pour 2025 avec près de 20 milliards d’euros d’économies.

Toutefois, cet effort semble insuffisant pour rassurer pleinement, tant les perspectives de ramener le déficit à 4,4% en 2024 s'amenuisent. Le dialogue s’annonce donc serré avec la Commission européenne, devant laquelle la France devra présenter ses prévisions réajustées, et surtout, convaincre de sa capacité à gérer cette dérive.

Réunion d’urgence sur craintes de dégradation de la note de la dette

L'urgence de la situation a été également soulignée par le président Emmanuel Macron lors d’une réunion surprise le 20 mars 2024 avec les figures clés de son gouvernement. Un déficit potentiel de 5,6% du PIB met en lumière des difficultés bien plus grandes que celles anticipées, faisant planer l'ombre d'une loi de finances rectificative qui risque d’être mal perçue par les Français. « Il faudra naturellement qu'on tienne compte du fait que pour l'année 2023, le déficit aura été plus élevé prévu et surtout, au fond, tenir compte du nouveau contexte économique », a précise Thomas Cazeneuve le 21 mars 2024.

Ce qui inquiète surtout le gouvernement, c’est la réception de ce déficit supérieur aux attentes par les agences de notation internationales comme Moody’s ou S&P. Le 26 avril 2024, une nouvelle note sera attribuée à la dette de la France, qui a perdu son triple A depuis des années maintenant. Une dégradation de la note de la dette n’est pas impossible… et elle aurait pour conséquence de faire flamber les taux d’intérêt des prêts internationaux. Et donc d’augmenter le coût de la dette.