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Livraison de repas en baisse : les plateformes et les restaurants s’adaptent







25 Mars 2024

L'inflation pousse les Français à modifier leurs habitudes de consommation. Depuis deux années consécutives, le secteur de la livraison de repas est en recul. Les plateformes proposant ces services ainsi que les établissements concernés n'ont d'autre choix que de chercher des solutions pour maintenir la demande.


Fin de la période dorée pour le marché de la livraison de repas

La livraison de repas à domicile, propulsée à des sommets inégalés par la pandémie de Covid-19, fait face à un tournant majeur en 2023. Alors que les chiffres d'affaires d'Uber Eats, Deliveroo et Just Eat subissent une contraction, la réalité derrière ces chiffres révèle des dynamiques plus complexes. Le secteur a atteint un pic historique en 2021, enregistrant un chiffre d'affaires de 8,4 milliards d’euros. Le premier fléchissement s'est produit en 2022, année où le chiffre d'affaires a chuté à 7 milliards d'euros. En 2023, ce dernier a encore baissé de 5 %, comme le précise François Blouin, président fondateur du cabinet de conseil et d'études en restauration Food Service Vision.

Cette tendance à la baisse ne serait selon lui pas due à une érosion du nombre de clients, mais à une réduction de la fréquence de leurs commandes, conséquence directe de la baisse du pouvoir d'achat des Français. Les consommateurs, du fait de l'inflation persistante, se voient contraints de modifier leurs habitudes. Avec des prix de vente augmentés de 10 à 15% par les restaurateurs pour couvrir les commissions des plateformes, sans oublier les frais de service et de livraison, le coût d'un repas livré peut être jusqu'à 30 à 50 % plus élevé que son équivalent en restaurant. Une réalité qui incite les Français à se tourner vers des alternatives plus économiques, à l'instar de KFC, où la fréquentation en salle a quasiment retrouvé ses niveaux pré-pandémiques en 2023.

Fidéliser les clients

Avec la baisse de fréquentation des restaurants, et maintenant du marché des livraisons, les acteurs du secteur cherchent à fidéliser leur clientèle et à restimuler la demande. Pour Nicolas Bordeaux, vice-président international finance et administration de RMS, cette tendance est plutôt une bonne nouvelle pour les restaurateurs : « c’est une opportunité stratégique pour les restaurants que de se concentrer sur le lien avec leur clientèle régulière, grâce à des programmes de fidélisation, à l’élaboration de menus dédiés et à l’optimisation de l’expérience de leur application mobile. »

Les plateformes de livraison ne sont pas en reste dans cette démarche d'adaptation. Elles répondent à la pression tarifaire et aux attentes des consommateurs en innovant via des offres d'abonnement attractives, telles que le pass Uber One. Ce programme, à 5,99 euros par mois, propose des frais de livraison gratuits et des réductions sur les frais de service, permettant aux consommateurs de réaliser des économies significatives dès deux commandes mensuelles. Ces dernières élargissent aussi leur offre qui va désormais bien au-delà de la livraison de repas : produits d'épicerie et de parapharmacie, etc.